Psaumes94 : 1-23. Psaumes. 0:00. Chargement en cours : Progression : 0:00. 94 Ô Dieu de vengeance, JĂ©hovah a, ĂŽ Dieu de vengeance, rayonne ! 2 LĂšve- toi, ĂŽ Juge de la terre b ! Rends aux orgueilleux ce qu’ils mĂ©ritent c. 3 Jusqu’à quand les mĂ©chants, ĂŽ JĂ©hovah, jusqu’à quand les mĂ©chants exulteront- ils d ? 4 Ils jacassent et C’est avec une joie immense que je vous annonce enfin la sortie de mon livre Cultivez vos dĂ©chets, faites repousser vos fruits et lĂ©gumes» publiĂ© chez les Ă©ditions du Rouergue, paru le 20 avril 2022. J’ai travaillĂ© sur ce projet pendant 1 an et en plus de l’écriture, j’ai rĂ©alisĂ© toutes les photos du livre. C’est un livre pĂ©dagogique, ludique et illustrĂ©, accessible Ă  tous, que vous soyez dĂ©butante ou dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ©e sous forme de fiches pratique, Ă  mi-chemin entre la cuisine et le jardinage, oĂč nous faisons repousser nos dĂ©chets verts de cuisine trognons, graines, pĂ©pins, noyaux, rhizomes, etc. C’est une maniĂšre de se ressourcer, de s’émerveiller sur le vivant tout en jardinant mĂȘme sur un rebord de fenĂȘtre en privilĂ©giant la rĂ©cup’ ! Il y a aussi une rubrique pour bouturer ses herbes aromatiques, pour rĂ©colter ses graines de tomates avec les Ă©tapes de semis jusqu’aux rĂ©coltes. Il y a Ă©galement la mĂ©thode sous paillis pour cultiver vos pommes de terre, comment faire vos plants de patate douce par exemple et plein d’autres choses Ă  dĂ©couvrir dans le sommaire ci-dessous. Cela peut ĂȘtre aussi une activitĂ© pour les enfants. Merci Ă  Julie, mon Ă©ditrice pour sa confiance, son Ă©coute, ses conseils et Ă  Audrey pour la maquette et la magnifique couverture. Que l’on dispose simplement d’une petite cuisine, d’un rebord de fenĂȘtre, d’un balcon ou d’un jardin, que l’on soit un grand dĂ©butant ou dĂ©jĂ  une main verte, ces mĂ©thodes sont accessibles Ă  toutes et Ă  tous. Attention, le risque est grand de ne plus pouvoir s’arrĂȘter ! Le livre est imprimĂ© en France, disponible partout dans vos librairies indĂ©pendantes prĂ©fĂ©rĂ©es et aussi sur Internet Je suis toute Ă©mue de me dire qu’il a Ă©tĂ© semĂ© un peu partout en France, un peu comme une chasse au trĂ©sor oĂč chacune peut avoir son propre exemplaire qui l’attend et en prendre soin. J’ai trop hĂąte que vous dĂ©couvriez ce livre et d’avoir vos  Ils parlent du livre Laeticia en latin, c’est la joie. La joie fait partie de ma vie. Je dĂ©cide chaque jour de la laisser me guider. Femme de la Terre. Femme des 4 directions. La nature et l’eau m'apaisent. La chouette me guide et m’apporte sa sagesse. La panthĂšre me protĂšge et me guide dans l’obscuritĂ©.
PoĂšmes choisis Desbordes-Valmore 1786-1859 Alphonse de Lamartine 1790-1869 Victor Hugo 1802-1885 George Sand 1804-1876 GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Alfred de Musset 1810-1857 ThĂ©ophile Gautier 1811-1872 Charles Baudelaire 1821-1867 Ondine Valmore 1821-1853 ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Sully Prudhomme 1839-1907 StĂ©phane MallarmĂ© 1842-1898 François CoppĂ©e 1842-1908 Charles Cros 1842-1888 JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 Paul Verlaine 1844-1896 NĂ©rĂ©e Beauchemin 1850-1931 Arthur Rimbaud 1854-1891 Alphonse Allais 1854-1905 Jean MorĂ©as 1856-1910 Jules Laforgue 1860-1887 Max Elskamp 1862-1931 Rudyard Kipling 1865-1936 Francis Jammes 1868-1938 Droit d'utiliser Ă  des fins non commerciales, de partager ou d'adapter l'ƒuvre. Pour cela, vous devez la crĂ©diter, intĂ©grer un lien vers cette page du site et indiquer si des modifications ont Ă©tĂ© effectuĂ©es. Les nouvelles ƒuvres créées Ă  partir de celle-ci seront sous les mĂȘmes conditions. La couronne effeuillĂ©e Au jardin de mon pĂšre oĂč revit toute fleur ; J'y rĂ©pandrai longtemps mon Ăąme agenouillĂ©e Mon pĂšre a des secrets pour vaincre la douleur. J'irai, j'irai lui dire, au moins avec mes larmes Regardez, j'ai souffert ... » il me regardera, Et sous mes jours changĂ©s, sous mes pĂąleurs sans charmes, Parce qu'il est mon pĂšre il me reconnaĂźtra. Il dira C'est donc vous, chĂšre Ăąme dĂ©solĂ©e La terre manque-t-elle Ă  vos pas Ă©garĂ©s ? ChĂšre Ăąme, je suis Dieu ne soyez plus troublĂ©e ; Voici votre maison, voici mon coeur, entrez ! » Ô clĂ©mence ! ĂŽ douceur ! ĂŽ saint refuge ! ĂŽ pĂšre ! Votre enfant qui pleurait vous l'avez entendu ! Je vous obtiens dĂ©jĂ  puisque je vous espĂšre Et que vous possĂ©dez tout ce que j'ai perdu. Vous ne rejetez pas la fleur qui n'est plus belle ; Ce crime de la terre au ciel est pardonnĂ©. Vous ne maudirez pas votre enfant infidĂšle, Non d'avoir rien vendu, mais d'avoir tout donnĂ©. — Marceline Desbordes-Valmore 1786-1859 PoĂ©sies inĂ©dites Le Papillon NaĂźtre avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l'aile du zĂ©phyr nager dans un ciel pur, BalancĂ© sur le sein des fleurs Ă  peine Ă©closes S'enivrer de parfums, de lumiĂšres et d'azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S'envoler comme un souffle aux voĂ»tes Ă©ternelles VoilĂ  du papillon le destin enchantĂ© ! Il ressemble au dĂ©sir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la voluptĂ© ! — Alphonse de Lamartine 1790-1869 Les roses Cent mille hommes Cent mille hommes, criblĂ©s d'obus et de mitraille, Cent mille hommes, couchĂ©s sur un champ de bataille, TombĂ©s pour leur pays par leur mort agrandi, Comme on tombe Ă  Fleurus, comme on tombe Ă  Lodi, Cent mille ardents soldats, hĂ©ros et non victimes, Morts dans un tourbillon d'Ă©vĂšnements sublimes, D'oĂč prend son vol la fiĂšre et blanche LibertĂ©, Sont un malheur moins grand pour la sociĂ©tĂ©, Sont pour l'humanitĂ©, qui sur le vrai se fonde, Une calamitĂ© moins haute et moins profonde, Un coup moins lamentable et moins infortunĂ© Qu'un innocent, - un seul innocent condamnĂ©, - Dont le sang, ruisselant sous un infĂąme glaive, Fume entre les pavĂ©s de la place de GrĂšve, Qu'un juste assassinĂ© dans la forĂȘt des lois, Et dont l'Ăąme a le droit d'aller dire Ă  Dieu Vois ! — Victor Hugo 1802-1885 Les quatre vents de l'esprit On vit, on parle ... On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une sƓur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort ... Puis, le vaste et profond silence de la mort ! — Victor Hugo 1802-1885 Les contemplations Vivants Oui. Je comprends qu'on aille aux fĂȘtes, Qu'on soit foule, qu'on brille aux yeux, Qu'on fasse, amis, ce que vous faites, Et qu'on trouve cela joyeux ; Mais vivre seul sous les Ă©toiles, Aller et venir sous les voiles Du dĂ©sert oĂč nous oublions, Respirer l'immense atmosphĂšre ; C'est Ăąpre et triste, et je prĂ©fĂšre Cette habitude des lions. — Victor Hugo 1802-1885 OcĂ©an vers À Aurore La nature est tout ce qu’on voit, Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime. Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit, Tout ce que l’on sent en soi-mĂȘme. Elle est belle pour qui la voit, Elle est bonne Ă  celui qui l’aime, Elle est juste quand on y croit Et qu’on la respecte en soi-mĂȘme. Regarde le ciel, il te voit, Embrasse la terre, elle t’aime. La vĂ©ritĂ© c’est ce qu’on croit En la nature c’est toi-mĂȘme. — George Sand 1804-1876 Contes d’une grand’mĂšre vol. 1 1873 Correspondance Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir ainsi vous dĂ©voiler, sans artifice, mon Ăąme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l'affection la plus profonde, comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure Ă©pouse dont vous puissiez rĂȘver. Puisque votre Ăąme est libre, pensez que l'abandon oĂč je vis est bien long, bien dur et souvent bien insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourez bien vite et venez me le faire oublier. À vous je veux me sou- mettre entiĂšrement. Votre poupĂ©e Correspondance de George Sand Ă  Alfred de Musset. Conseil de lecture Lire une ligne sur deux * * * D'Alfred de Musset Ă  George Sand. Quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage, Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d'un coeur Que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. * * * De George Sand Ă  Alfred de Musset. Cette insigne faveur que votre coeur rĂ©clame Nuit Ă  ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme. —George Sand 1804-1876 Alfred de Musset 1810-1857 Correspondance Caligula - I er chant L'hiver s'enfuit ; le printemps embaumĂ© Revient suivi des Amours et de Flore ; Aime demain qui n'a jamais aimĂ©, Qui fut amant, demain le soit encore ! Hiver Ă©tait le seul maĂźtre des temps, Lorsque VĂ©nus sortit du sein de l'onde ; Son premier souffle enfanta le printemps, Et le printemps fit Ă©clore le monde. L'Ă©tĂ© brĂ»lant a ses grasses moissons, Le riche automne a ses treilles encloses, L'hiver frileux son manteau de glaçons, Mais le printemps a l'amour et les roses. L'hiver s'enfuit, le printemps embaumĂ© Revient suivi des Amours et de Flore ; Aime demain qui n'a jamais aimĂ©, Qui fut amant, demain le soit encore ! — GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes Chanson gothique Belle Ă©pousĂ©e, J'aime tes pleurs ! C'est la rosĂ©e Qui sied aux fleurs. Les belles choses N'ont qu'un printemps, Semons de roses Les pas du Temps ! Soit brune ou blonde Faut-il choisir ? Le Dieu du monde, C'est le Plaisir. — GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes À George Sand VI Porte ta vie ailleurs, ĂŽ toi qui fus ma vie ; Verse ailleurs ce trĂ©sor que j'avais pour tout bien. Va chercher d'autres lieux, toi qui fus ma patrie, Va fleurir, ĂŽ soleil, ĂŽ ma belle chĂ©rie, Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien. Laisse mon souvenir te suivre loin de France ; Qu'il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fanĂ©, Lorsque tu l'as cueilli, j'ai connu l'EspĂ©rance, Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance Est de l'avoir perdu sans te l'avoir donnĂ©. — Alfred de Musset 1810-1857 PoĂ©sies posthumes Tristesse J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaietĂ© ; J'ai perdu jusqu'Ă  la fiertĂ© Qui faisait croire Ă  mon gĂ©nie. Quand j'ai connu la vĂ©ritĂ©, J'ai cru que c'Ă©tait une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en ai Ă©tĂ© dĂ©goĂ»tĂ©. Et pourtant elle est Ă©ternelle Et ceux qui se sont passĂ©s d'elle Ici bas ont tout ignorĂ©. Dieu parle, il faut qu'on lui rĂ©ponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d'avoir quelques fois pleurĂ©. — Alfred de Musset 1810-1857 PoĂ©sies nouvelles Far niente Quand je n'ai rien Ă  faire, et qu'Ă  peine un nuage Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage, J'aime Ă  m'Ă©couter vivre, et, libre de soucis, Loin des chemins poudreux, Ă  demeurer assis Sur un moelleux tapis de fougĂšre et de mousse, Au bord des bois touffus oĂč la chaleur s'Ă©mousse. LĂ , pour tuer le temps, j'observe la fourmi Qui, pensant au retour de l'hiver ennemi, Pour son grenier dĂ©robe un grain d'orge Ă  la gerbe, Le puceron qui grimpe et se pende au brin d'herbe, La chenille traĂźnant ses anneaux veloutĂ©s, La limace baveuse aux sillons argentĂ©s, Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole. Ensuite je regarde, amusement frivole, La lumiĂšre brisant dans chacun de mes cils, Palissade opposĂ©e Ă  ses rayons subtils, Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte En l'air, comme sur l'onde un vaisseau sans pilote ; Et lorsque je suis las je me laisse endormir, Au murmure de l'eau qu'un caillou fait gĂ©mir, Ou j'Ă©coute chanter prĂšs de moi la fauvette, Et lĂ -haut dans l'azur gazouiller l'alouette. — ThĂ©ophile Gautier 1811-1872 PoĂ©sie 1830 L’Albatros Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. À peine les ont-ils dĂ©posĂ©s sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traĂźner Ă  cĂŽtĂ© d’eux. Ce voyageur ailĂ©, comme il est gauche et veule ! Lui, naguĂšre si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brĂ»le-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le PoĂ«te est semblable au prince des nuĂ©es Qui hante la tempĂȘte et se rit de l’archer ; ExilĂ© sur le sol au milieu des huĂ©es, Ses ailes de gĂ©ant l’empĂȘchent de marcher. — Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal L’Homme et la Mer Homme libre, toujours tu chĂ©riras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton Ăąme Dans le dĂ©roulement infini de sa lame, Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer. Tu te plais Ă  plonger au sein de ton image ; Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cƓur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous ĂȘtes tous les deux tĂ©nĂ©breux et discrets Homme, nul n’a sondĂ© le fond de tes abĂźmes ; Ô mer, nul ne connaĂźt tes richesses intimes, Tant vous ĂȘtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilĂ  des siĂšcles innombrables Que vous vous combattez sans pitiĂ© ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs Ă©ternels, ĂŽ frĂšres implacables ! — Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal L’Invitation au Voyage Mon enfant, ma sƓur, Songe Ă  la douceur D’aller lĂ -bas vivre ensemble ! Aimer Ă  loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillĂ©s De ces ciels brouillĂ©s Pour mon esprit ont les charmes Si mystĂ©rieux De tes traĂźtres yeux, Brillant Ă  travers leurs larmes. LĂ , tout n’est qu’ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Des meubles luisants, Polis par les ans, DĂ©coreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs MĂȘlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l’ñme en secret Sa douce langue natale. LĂ , tout n’est qu’ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre dĂ©sir Qu’ils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants RevĂȘtent les champs, Les canaux, la ville entiĂšre, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumiĂšre. LĂ , tout n’est qu’ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. — Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal La voix La neige au loin couvre la terre nue ; Les bois dĂ©serts Ă©tendent vers la nue Leurs grands rameaux qui, noirs et sĂ©parĂ©s, D'aucune feuille encor ne sont parĂ©s ; La sĂšve dort et le bourgeon sans force Est pour longtemps engourdi sous l'Ă©corce ; L'ouragan souffle en proclamant l'hiver Qui vient glacer l'horizon dĂ©couvert. Mais j'ai frĂ©mi sous d'invisibles flammes Voix du printemps qui remuez les Ăąmes, Quand tout est froid et mort autour de nous, Voix du printemps, ĂŽ voix, d'oĂč venez-vous ?... — Ondine Valmore 1821-1853 Non communiquĂ© La Lune Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante ; Elle sourit et se lamente, Et vous fuit et vous importune. La nuit, suivez-la sur la dune, Elle vous raille et vous tourmente ; Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante. Et souvent elle se met une NuĂ©e en maniĂšre de mante ; Elle est absurde, elle est charmante ; Il faut adorer sans rancune, Avec ses caprices, la Lune. — ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Rondels Ce qui dure Le prĂ©sent se fait vide et triste, Ô mon amie, autour de nous ; Combien peu de passĂ© subsiste ! Et ceux qui restent changent tous. Nous ne voyons plus sans envie Les yeux de vingt ans resplendir, Et combien sont dĂ©jĂ  sans vie Des yeux qui nous ont vus grandir ! Que de jeunesse emporte l’heure, Qui n’en rapporte jamais rien ! Pourtant quelque chose demeure Je t’aime avec mon coeur ancien, Mon vrai coeur, celui qui s’attache Et souffre depuis qu’il est nĂ©, Mon coeur d’enfant, le coeur sans tache Que ma mĂšre m’avait donnĂ© ; Ce coeur oĂč plus rien ne pĂ©nĂštre, D’oĂč plus rien dĂ©sormais ne sort ; Je t’aime avec ce que mon ĂȘtre A de plus fort contre la mort ; Et, s’il peut braver la mort mĂȘme, Si le meilleur de l’homme est tel Que rien n’en pĂ©risse, je t’aime Avec ce que j’ai d’immortel. — Sully Prudhomme 1839-1907 Les vaines tendresses L’Habitude L’habitude est une Ă©trangĂšre Qui supplante en nous la raison C’est une ancienne mĂ©nagĂšre Qui s’installe dans la maison. Elle est discrĂšte, humble, fidĂšle, FamiliĂšre avec tous les coins ; On ne s'occupe jamais d’elle, Car elle a d’invisibles soins Elle conduit les pieds de l’homme, Sait le chemin qu’il eĂ»t choisi, ConnaĂźt son but sans qu’il le nomme, Et lui dit tout bas Par ici. » Travaillant pour nous en silence, D’un geste sĂ»r, toujours pareil, Elle a l’oeil de la vigilance, Les lĂšvres douces du sommeil. Mais imprudent qui s’abandonne À son joug une fois portĂ© ! Cette vieille au pas monotone Endort la jeune libertĂ© ; Et tous ceux que sa force obscure A gagnĂ©s insensiblement Sont des hommes par la figure, Des choses par le mouvement. — Sully Prudhomme 1839-1907 Stances Et PoĂšmes Brise marine La chair est triste, hĂ©las ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! lĂ -bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'ĂȘtre parmi l'Ă©cume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflĂ©tĂ©s par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe Ô nuits ! ni la clartĂ© dĂ©serte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur dĂ©fend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mĂąture, LĂšve l'ancre pour une exotique nature ! Un Ennui, dĂ©solĂ© par les cruels espoirs, Croit encore Ă  l'adieu suprĂȘme des mouchoirs ! Et, peut-ĂȘtre, les mĂąts, invitant les orages Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mĂąts, sans mĂąts, ni fertiles Ăźlots ... Mais, ĂŽ mon coeur, entends le chant des matelots ! — StĂ©phane MallarmĂ© 1842-1898 Oeuvres PoĂ©tiques I Étoiles filantes Dans les nuits d’automne, errant par la ville, Je regarde au ciel avec mon dĂ©sir, Car si, dans le temps qu’une Ă©toile file, On forme un souhait, il doit s’accomplir. Enfant, mes souhaits sont toujours les mĂȘmes Quand un astre tombe, alors, plein d’émoi, Je fais de grands voeux afin que tu m’aimes Et qu’en ton exil tu penses Ă  moi. A cette chimĂšre, hĂ©las ! je veux croire, N’ayant que cela pour me consoler. Mais voici l’hiver, la nuit devient noire, Et je ne vois plus d’étoiles filer. — François CoppĂ©e 1842-1908 L’ÉxilĂ©e 1877 À la plus belle Nul ne l'a vue et, dans mon coeur, Je garde sa beautĂ© suprĂȘme ; ArriĂšre tout rire moqueur ! Et morte, je l'aime, je l'aime. J'ai consultĂ© tous les devins, Ils m'ont tous dit C'est la plus belle ! Et depuis j'ai bu tous les vins Contre la mĂ©moire rebelle. Oh ! ses cheveux livrĂ©s au vent ! Ses yeux, crĂ©puscule d'automne ! Sa parole qu'encor souvent J'entends dans la nuit monotone. C'Ă©tait la plus belle, Ă  jamais, Parmi les filles de la terre... Et je l'aimais, oh ! je l'aimais Tant, que ma bouche doit se taire. J'ai honte de ce que je dis ; Car nul ne saura ni la femme, Ni l'amour, ni le paradis Que je garde au fond de mon Ăąme. Que ces mots restent enfouis, OubliĂ©s, l'oubliance est douce Comme un coffret plein de louis Au pied du mur couvert de mousse. — Charles Cros 1842-1888 Le collier de griffes L'Ă©tĂ© C'est l'Ă©tĂ©. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l'Ă©tranger qui s'attarde Au milieu des vastes sables. Comme une liqueur subtile Baignant l'horizon sans borne, L'air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne. Le bois des arbres Ă©clate. Le tigre rayĂ©, l'hyĂšne, Tirant leur langue Ă©carlate, Cherchent de l'eau dans la plaine. Les Ă©lĂ©phants vont en troupe, Broyant sous leurs pieds les haies Et soulevant de leur croupe Les branchages des futaies. Il n'est pas de grotte creuse OĂč la chaleur ne pĂ©nĂštre. Aucune vallĂ©e ombreuse OĂč de l'herbe puisse naĂźtre. Au jardin, sous un toit lisse De bambou, SitĂą sommeille Une moue effleure et plisse Parfois sa lĂšvre vermeille. Sous la gaze, d'or rayĂ©e, OĂč son beau corps s'enveloppe, En s'Ă©tirant, l'ennuyĂ©e Ouvre ses yeux d'antilope. Mais elle attend, sous ce voile Qui trahit sa beautĂ© nue, Qu'au ciel la premiĂšre Ă©toile Annonce la nuit venue. DĂ©jĂ  le soleil s'incline Et dans la mer murmurante Va, derriĂšre la colline, Mirer sa splendeur mourante. Et la nature brĂ»lĂ©e Respire enfin. La nuit brune RevĂȘt sa robe Ă©toilĂ©e, Et, calme, apparaĂźt la lune. — Charles Cros 1842-1888 Le coffret de santal Fuite de centaures Ils fuient, ivres de meurtre et de rĂ©bellion, Vers le mont escarpĂ© qui garde leur retraite ; La peur les prĂ©cipite, ils sentent la mort prĂȘte Et flairent dans la nuit une odeur de lion. Ils franchissent, foulant l'hydre et le stellion, Ravins, torrents, halliers, sans que rien les arrĂȘte ; Et dĂ©jĂ , sur le ciel, se dresse au loin la crĂȘte De l'Ossa, de l'Olympe ou du noir PĂ©lion. Parfois, l'un des fuyards de la farouche harde Se cabre brusquement, se retourne, regarde, Et rejoint d'un seul bond le fraternel bĂ©tail ; Car il a vu la lune Ă©blouissante et pleine Allonger derriĂšre eux, suprĂȘme Ă©pouvantail, La gigantesque horreur de l'ombre HerculĂ©enne. — JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 Les TrophĂ©es Chanson d’automne Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cƓur D’une langueur Monotone. Tout suffocant Et blĂȘme, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ; Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte Deçà, delĂ , Pareil Ă  la Feuille morte. — Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Mon rĂȘve familier Je fais souvent ce rĂȘve Ă©trange et pĂ©nĂ©trant D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime, Et qui n’est, chaque fois, ni tout Ă  fait la mĂȘme Ni tout Ă  fait une autre, et m’aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cƓur, transparent Pour elle seule, hĂ©las ! cesse d’ĂȘtre un problĂšme Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blĂȘme, Elle seule les sait rafraĂźchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l’ignore. Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore Comme ceux des aimĂ©s que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L’inflexion des voix chĂšres qui se sont tues. — Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Soleils couchants Une aube affaiblie Verse par les champs La mĂ©lancolie Des soleils couchants. La mĂ©lancolie Berce de doux chants Mon cƓur qui s’oublie Aux soleils couchants. Et d’étranges rĂȘves, Comme des soleils Couchants sur les grĂšves, FantĂŽmes vermeils, DĂ©filent sans trĂȘves, DĂ©filent, pareils À des grands soleils Couchants sur les grĂšves. — Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens À celle que j’aime Dans ta mĂ©moire immortelle, Comme dans le reposoir D'une divine chapelle, Pour celui qui t'est fidĂšle, Garde l'amour et l'espoir. Garde l'amour qui m'enivre, L'amour qui nous fait rĂȘver ; Garde l'espoir qui fait vivre ; Garde la foi qui dĂ©livre, La foi qui doit nous sauver. L'espoir, c'est de la lumiĂšre, L'amour, c'est une liqueur, Et la foi, c'est la priĂšre. Mets ces trĂ©sors, ma trĂšs chĂšre, Au plus profond de ton coeur. — NĂ©rĂ©e Beauchemin 1850-1931 Les floraisons matutinales Chanson de la plus Haute Tour Oisive jeunesse À tout asservie, Par dĂ©licatesse J’ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne OĂč les coeurs s’éprennent. Je me suis dit laisse, Et qu’on ne te voie Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne t’arrĂȘte, Auguste retraite. J’ai tant fait patience Qu’a jamais j’oublie ; Craintes et souffrances Aux cieux sont parties. Et la soif malsaine Obscurcit mes veines. Ainsi la Prairie À l’oubli livrĂ©e, Grandie, et fleurie D’encens et d’ivraies Au bourdon farouche De cent sales mouches. Ah ! Mille veuvages De la si pauvre Ăąme Qui n'a que l'image De la Notre-Dame ! Est-ce que l'on prie La Vierge Marie ? Oisive jeunesse À tout asservie, Par dĂ©licatesse J’ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne OĂč les coeurs s’éprennent. — Arthur Rimbaud 1854-1891 Vers nouveaux L’ÉternitĂ© Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? - L’ÉternitĂ©. C’est la mer allĂ©e Avec le soleil. Ame sentinelle, Murmurons l’aveu De la nuit si nulle Et du jour en feu. Des humains suffrages, Des communs Ă©lans LĂ  tu te dĂ©gages Et voles selon. Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir s’exhale Sans qu’on dise enfin. LĂ  pas d’espĂ©rance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sĂ»r. Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? - L’ÉternitĂ©. C’est la mer allĂ©e Avec le soleil. — Arthur Rimbaud 1854-1891 Vers nouveaux Complainte amoureuse Oui dĂšs l'instant que je vous vis BeautĂ© fĂ©roce, vous me plĂ»tes De l'amour qu'en vos yeux je pris Sur-le-champ vous vous aperçûtes Ah ! Fallait-il que je vous visse Fallait-il que vous me plussiez Qu'ingĂ©nument je vous le disse Qu'avec orgueil vous vous tussiez Fallait-il que je vous aimasse Que vous me dĂ©sespĂ©rassiez Et qu'enfin je m'opiniĂątrasse Et que je vous idolĂątrasse Pour que vous m'assassinassiez. — Alphonse Allais 1854-1905 Non communiquĂ© Quand reviendra l’automne Quand reviendra l’automne avec les feuilles mortes Qui couvriront l’étang du moulin ruinĂ©, Quand le vent remplira le trou bĂ©ant des portes Et l’inutile espace oĂč la meule a tournĂ©, Je veux aller encor m’asseoir sur cette borne, Contre le mur tissĂ© d’un vieux lierre vermeil, Et regarder longtemps dans l’eau glacĂ©e et morne S’éteindre mon image et le pĂąle soleil. — Jean MorĂ©as 1856-1910 Les Stances Arabesque de malheur Nous nous aimions comme deux fous ; On s'est quittĂ©s sans en parler. Un spleen me tenait exilĂ© Et ce spleen me venait de tout. Que ferons-nous, moi, de mon Ăąme, Elle de sa tendre jeunesse ! Ô vieillissante pĂ©cheresse, Oh ! que tu vas me rendre infĂąme ! Des ans vont passer lĂ -dessus ; On durcira chacun pour soi ; Et plus d'une fois, je m'y vois, On ragera Si j'avais su ! ... Oh ! comme on fait claquer les portes, Dans ce Grand HĂŽtel d'anonymes ! Touristes, couples lĂ©gitimes, Ma DestinĂ©e est demi-morte !.... - Ses yeux disaient Comprenez-vous ! Comment ne comprenez-vous pas ! Et nul n'a pu le premier pas ; On s'est sĂ©parĂ©s d'un air fou. Si on ne tombe pas d'un mĂȘme Ensemble Ă  genoux, c'est factice, C'est du toc. VoilĂ  la justice Selon moi, voilĂ  comment j'aime. — Jules Laforgue 1860-1887 Des Fleurs de bonne volontĂ© Étoile de la mer Et de vaisseaux, et de vaisseaux, Et de voiles, et tant de voiles, Mes pauvres yeux allez en eaux, Il en est plus qu'il n'est d'Ă©toiles ; Et cependant je sais, j'en sais Tant d'Ă©toiles et que j'ai vues Au-dessus des toits de mes rues, Et que j'ai sues et que je sais ; Mais des vaisseaux il en est plus, - Et j'en sais tant qui sont partis - Mais c'est mon testament ici, Que de vaisseaux il en est plus ; Et des vaisseaux voici les beaux Sur la mer, en robes de femmes, AllĂ©s suivant les oriflammes Au bout du ciel sombrĂ© dans l'eau, Et de vaisseaux tant sur les eaux La mer semble un pays en toile, Mes pauvres yeux allez en eaux, Il en est plus qu'il n'est d'Ă©toiles. — Max Elskamp 1862-1931 Salutations Si Si tu peux voir dĂ©truit l'ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te remettre Ă  rebĂątir, Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ; Si tu peux ĂȘtre amant sans ĂȘtre fou d'amour, Si tu peux ĂȘtre fort sans cesser d'ĂȘtre tendre Et, te sentant haĂŻ, sans haĂŻr Ă  ton tour, Pourtant lutter et te dĂ©fendre ; Si tu peux supporter d'entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-mĂȘme d'un seul mot ; Si tu peux rester digne en Ă©tant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frĂšre sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ; Si tu sais mĂ©diter, observer et connaĂźtre Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ; RĂȘver, mais sans laisser ton rĂȘve ĂȘtre ton maĂźtre, Penser sans n'ĂȘtre qu'un penseur; Si tu peux ĂȘtre dur sans jamais ĂȘtre en rage, Si tu peux ĂȘtre brave et jamais imprudent, Si tu sais ĂȘtre bon, si tu sais ĂȘtre sage Sans ĂȘtre moral ni pĂ©dant ; Si tu peux rencontrer Triomphe aprĂšs DĂ©faite Et recevoir ces deux menteurs d'un mĂȘme front, Si tu peux conserver ton courage et ta tĂȘte Quand tous les autres les perdront, Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront Ă  tout jamais tes esclaves soumis Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire, Tu seras un homme, mon fils. — Rudyard Kipling 1865-1936 Ecrit en 1895, et publiĂ© en 1910 L'enfant lit l'almanach L'enfant lit l'almanach prĂšs de son panier d'oeufs. Et, en dehors des Saints et du temps qu'il fera, elle peut contempler les beaux signes des cieux ChĂšvre, Taureau, BĂ©lier, Poissons, et caetera. Ainsi peut-elle croire, petite paysanne, qu'au-dessus d'elle, dans les constellations, il y a des marchĂ©s pareils avec des Ăąnes, des taureaux, des bĂ©liers, des chĂšvres, des poissons. C'est le marchĂ© du ciel sans doute qu'elle lit. Et, quand la page tourne au signe des Balances, elle se dit qu'au ciel comme Ă  l'Ă©picerie on pĂšse le cafĂ©, le sel et les consciences. — Francis Jammes 1868-1938 ClairiĂšres dans le Ciel
CollectionKniga “ Livre ” Des clĂ©s pour aborder « le livre de la nature » et les « livres sacrĂ©s » que sont l’Ancien et le Nouveau Testament. Dictionnaire du livre de la nature, analogies, images, symboles « Le livre de la nature est lĂ , grand ouvert devant nous, et non seulement nous pouvons y lire les merveilles de la sagesse Ă©ternelle que le CrĂ©ateur a inscrites sur chaque Description Avis 0 Description APAISE TON CƒUR ET FLEURIS TON ÂME. ASIN ‏ ‎ B08ZBJ4JW9 Éditeur ‏ ‎ Independently published 18 mars 2021 Langue ‏ ‎ Français BrochĂ© ‏ ‎ 121 pages ISBN-13 ‏ ‎ 979-8594895133 Poids de l’article ‏ ‎ 100 g Dimensions ‏ ‎ x x cm1 À travers ce livre, l’objectif est d’apporter une lueur d’espoir, de rĂ©confort et d’apaisement. Tu y trouveras de la bienveillance, de la douceur, de la tendresse, mais surtout beaucoup d’amour. Ce livre est dĂ©diĂ© aux personnes souffrantes psychologiquement, aux Ăąmes brisĂ©es et tourmentĂ©es. C’est mon tĂ©moignage et celui de plusieurs femmes, chacune Ă©tant sur un cheminement diffĂ©rent afin que les personnes qui le liront soient plus aptes Ă  s’identifier. Tu comprendras qu’aucune personne n’est seule, et qu’il viendra un jour oĂč toute la peine Ă©prouvĂ©e se dissipera

RT@oupscsmoi: Actuellement besoin du livre « Apaise ton coeur et fleuris ton ùme » 22 Oct 2021

Rien de plus insupportable que de marcher avec des chaussures une taille trop petite, alors imaginez comment se sent votre plante dans un pot trop Ă©troit. Pour laisser Ă  vos vĂ©gĂ©taux la place suffisante pour s’épanouir et grandir, pensez donc Ă  les rempoter. Pour cela, dĂ©couvrez le moment opportun, le pot adaptĂ© et une technique infaillible. Envie de voir vos plantes d’intĂ©rieur ou de balcon prospĂ©rer ? Alors pensez Ă  les rempoter de temps en temps. Cette Ă©tape d’entretien parfois occultĂ©e par les jardiniers en herbe est pourtant indispensable pour garder vos vĂ©gĂ©taux en pot le plus longtemps possible. Elle permet en effet de renouveler le substrat de culture et d’offrir Ă  une plante qui n’aurait pas atteint sa taille mature, un contenant plus large qui favorisera son dĂ©veloppement. Plusieurs indices peuvent vous permettre de dĂ©terminer si une plante a besoin d’ĂȘtre rempotĂ©e Les racines s’échappent par les trous de drainageLe feuillage semble trop grand par rapport Ă  la taille du pot Certaines feuilles palissent et deviennent cassantesLes nouvelles feuilles sont plus petites Pour rempoter sa monstera, son pothos ou n’importe quels autres vĂ©gĂ©taux, on privilĂ©giera la pĂ©riode entre la fin de l’hiver et le dĂ©but du printemps, au moment oĂč les plantes sortent de leur repos vĂ©gĂ©tatif. On choisira alors un pot une taille ou deux au-dessus 2-3 cm de diamĂštre en plus. Pour les plantes arrivĂ©es Ă  maturitĂ©, inutile de changer de pot, en revanche, elles peuvent ĂȘtre rempotĂ©es tous les deux ou trois ans pour bĂ©nĂ©ficier d’un nouveau substrat plus riche. À noter il ne faut jamais rempoter une plante en fleur. Photo Shutterstock Le rempotage est une Ă©tape dĂ©licate qui peut s’avĂ©rer traumatisante pour la plante. Le plus difficile est de sortir la motte de terre de son pot. Tentez donc de manier votre plante adorĂ©e avec douceur pour ne pas casser de feuilles et ne pas arracher ses racines. Pour rĂ©ussir ces Ă©tapes dĂ©licates, procĂ©dez ainsi PrĂ©parez votre pot avec une couche drainante composĂ©e de billes d’argile, de graviers ou de tessons de pots cassĂ©s. Garnissez-le d’un peu de que le substrat de votre plante n’est ni trop sec ni trop les cĂŽtĂ©s du pot de cette derniĂšre en le maintenant en position la motte se dĂ©tache, tapez doucement sur la base du pot en le tenant Ă  l’envers attention, vous risquez d’en mettre partout, alors choisissez bien votre plan de travail. VĂ©rifiez l’état des racines. Coupez celles qui sont abĂźmĂ©es, mortes ou moisies Ă  l’aide d’un la motte au centre du pot et comblez les pourtours avec le terreau frais. Tassez lĂ©gĂšrement, puis arrosez. Ça y est, votre plante a tout pour ĂȘtre heureuse ! Cet article vous a plu ? Alors dĂ©couvrez notre article dĂ©diĂ© Ă  l’arrosage des plantes d’intĂ©rieur. IdĂ©al pour reconnaĂźtre un manque ou un excĂšs d’eau et sauver ses vĂ©gĂ©taux.
Lewebmagazine de la communauté des professionnels des courses au galop. Pour vous, l'équipe de connaissance de livres (en français majoritairement) sur les courses au galop, la relation homme cheval, etc. Ceux que nous avons appréciés et sur lesquels nous souhaitons communiquer figurent ici.
Sujet poĂ©sie et chanson mĂ©diĂ©vales, humour mĂ©diĂ©val, Goliards, poĂ©sie goliardique, chanson Ă  boire, latin, chants de Benediktbeuern PĂ©riode moyen-Ăąge central, XI au XIIIe siĂšcle Titre Bache, Bene Venies », Carmina Burana, Auteur anonyme. Compositeur Carl Orff InterprĂštes Oni Wytars & Ensemble Unicorn Bonjour Ă  tous, la faveur de la fin de semaine, revenons un peu Ă  la bonne humeur et Ă  la fĂȘte avec la poĂ©sie goliardique de la Cantate Carmina Burana de Carl Orff, tirĂ©e elle- mĂȘme du manuscrit ancien du moyen-Ăąge central appelĂ© le Codex Buranus 179 et connu encore sous le nom des Chants de Benediktbeuern. Codex Buranus, dĂ©tail miniature, poĂ©sie goliardique, chanson Ă  boire, moyen-Ăąge central Comme pour les plus de trois-cents autres textes et poĂ©sies du manuscrit, l’auteur du chant du jour est restĂ© anonyme. A la maniĂšre des goliards, ces joyeux clercs itinĂ©rants, quelque peu portĂ©s sur la boisson et les plaisirs de la chair, on cĂ©lĂšbre le Dieu Bacchus dans cette chanson Ă  boire et, avec lui, les plaisirs du vin. Chanson Ă  boire latine du moyen-Ăąge central Oni Wytars & Ensemble Unicorn ous avons dĂ©jĂ  mentionnĂ© ici, Ă  plusieurs reprises, les deux formations Oni Wytars et Unicorn toutes entiĂšres dĂ©diĂ©es au rĂ©pertoire musical mĂ©diĂ©val et qui ont alliĂ©es leurs talents et leurs artistes Ă  la faveur de plusieurs productions. En 1997, dans l’album intitulĂ© Carmina Burana, Medieval Poems and songs » dont est extraite la piĂšce du jour et donc nous avons Ă©galement dĂ©jĂ  parlĂ© ici, les deux ensembles allemand pur Oni Wytars et autrichien pour Unicorn rendaient hommage Ă  la cantate de Carl Orff et Ă  la poĂ©sie goliardique. Bache, bene venies », cette vĂ©ritable ode Ă  Bacchus et au vin ouvrait d’ailleurs l’album et lui donnait le ton. Bache, bene venies, les paroles latines et leur adaptation/traduction libre en français Bache, bene venies gratus et optatus, per quem noster animus fit letificatus Bacchus, soit le bienvenu, Toi le plaisant et dĂ©sirĂ©, Par qui notre esprit Se remplit de joie. Istud vinum, bonum vinum, vinum generosum reddit virum curialem, probum, animosum Ce vin, ce bon vin, Le vin gĂ©nĂ©reux, Rend l’homme noble, Probe et courageux. Bachus forte superans pectora virorum in amorem concitat animos eorum Bacchus en dominant Le cƓur des hommes Attise l’amour Dans leur Ăąme Bachus sepe visitans mulierum genus facit eas subditas tibi, o tu venus Bacchus, qui visite souvent Les femmes, Les subjugue et les soumet, Ô VĂ©nus. Bachus venas penetrans calido liquore facit eas igneas veneris ardore Bacchus, en pĂ©nĂ©trant les veines De sa chaude liqueur Les enflamme toutes Ă  la fois Du feu de VĂ©nus. Bachus lenis leniens curas et dolores confert jocum, gaudia, risus et amores Bacchus adoucit et allĂšge Les soucis et les peines, Et prodigue jeux, joies, Rires et amours. Bachus mentem femme solet hic lenire, cogit eam citius viro consentire. Bacchus apaise toujours L’esprit des femmes, Et les pousse plus facilement A consentir leurs amants. A qua prorsus coitum nequit impetrare, bachus illam facile solet expugnare. A celle dont on ne pouvait Obtenir la jouissance, Bacchus en facilite La conquĂȘte. Bachus numen faciens hominem jocundum, reddit eum pariter doctum et facundum. Bacchus rend puissant L’homme heureux, Et le fait Ă©galement Aussi savant qu’ Ă©loquent. Bache, deus inclite, omnes hic astantes leti sumus munera tua prelibantes. Bacchus, illustre dieu, Chacun de nous ici est heureux De cĂ©lĂ©brer tes bienfaits. Omnes tibi canimus maxima preconia, te laudantes merito tempora per omnia. Tous nous chantons Tes plus grandes louanges et tes grands mĂ©rites Pour les siĂšcles des siĂšcles. En vous souhaitant une belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes. Sujet musique et chanson mĂ©diĂ©vales, poĂ©sie goliardique, golliards, poĂ©sie latine et satirique PĂ©riode XIIe, XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Titre Tempus Est iocundum Carmina Burana Manuscrit ancien Codex Buranus 179 Compositeur Carl Orff Karl InterprĂštes Oni Wytars & ensemble Unicorn Bonjour Ă  tous, ous vous proposons de revenir, aujourd’hui, sur la Cantate Carmina burana de Carl Orff, tirĂ©e du manuscrit ancien Codex Buranus 179, connu aussi sous le nom de Chants de Benediktbeuern. Nous en avons dĂ©jĂ  parlĂ©, ici, Ă  plusieurs reprises, ce manuscrit ancien du moyen-Ăąge central est devenu cĂ©lĂšbre, largement grĂące au compositeur allemand qui, au passage, a contribuĂ© Ă  populariser » Ă©galement ainsi la poĂ©sie des Goliards, ces jeunes Ă©tudiants ou clercs quelque peu dĂ©voyĂ©s qui, au XIIe siĂšcle sillonnait la France pour chanter en latin leurs amours, leurs joies et aussi leur moment de fĂȘtes et de perdition. Enluminure tirĂ©e du Codex Buranus 179 Carmina Burana La formation Oni Wytars en collaboration avec l’ensemble Unicorn ette fois-ci, la piĂšce que nous partageons est la chanson Tempus Est iocundum », interprĂ©tĂ©e conjointement et de maniĂšre trĂšs Ă©nergique par l’excellent ensemble Unicorn, originaire d’Autriche et les membres de la formation Oni Wytars. FormĂ© en 1983 en Allemagne, par le compositeur, musicien et vielliste Marco Ambrosini, l’ensemble Oni Wytars se dĂ©die Ă  un rĂ©pertoire qui va du monde mĂ©diĂ©val Ă  celui de la renaissance, en Ă©largissant son champ d’investigation musical et instrumental au berceau mĂ©diterranĂ©en et Ă  des piĂšces en provenance du monde byzantin ou de l’Est de l’Europe. La qualitĂ© des artistes qui le composent les ont amenĂ©s Ă  participer Ă  des concerts ou productions en collaboration avec d’autres formations, et ils font eux-mĂȘme appel, Ă  l’occasion, Ă  d’autres musiciens ou formations comme ici dans cette interprĂ©tation de Carmina Burana avec l’ensemble Unicorn. Pour faire partager sa passion, Oni Wytars organise encore des stages de formations Ă  la musique ancienne. Les quelques 15 albums qu’ils ont produit Ă  ce jour se trouvent Ă  la vente sur leur site web hĂ©las pour le moment seulement disponible en allemand et japonais mais on en trouve Ă©galement quelques uns sur Amazon ou sur le site de la FNAC. Quand au fondateur du groupe, Marco Ambrosini portrait ci-contre sa renommĂ©e n’est plus Ă  faire et il compte une participation sous formes diverses dans plus de 110 albums, autour des musiques anciennes, et ce au niveau international. Les paroles de Tempus est iocundum et leur traduction adaptation en français Tempus est iocundum, o virgines, modo congaudete vos iuvenes. Le temps est joyeux, O vierges, RĂ©jouissez-vous avec Vos jeunes hommes. Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Mea me comfortat promissio, mea me deportat negatio. Je suis rĂ©confortĂ©e Par ma promesse, Je suis abattue par mon refus Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Tempore brumali vir patiens, animo vernali lasciviens. Au solstice d’hiver L’homme patient, Par l’esprit printanier Devient folĂątre. Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Mea mecum ludit virginitas, mea me detrudit simplicitas. Ma virginitĂ© Me rend folĂątre, Ma simplicitĂ© Me retient. Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Veni, domicella, cum gaudio; veni, veni, pulchra, iam pereo. Viens, ma maĂźtresse, Avec joie, Viens, viens, ma toute belle, DĂ©jĂ  je me meure ! Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Oh, oh, oh, une belle journĂ©e Ă  tous! Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes Sujet poĂ©sie et chanson mĂ©diĂ©vales, poĂ©sie morale, poĂ©sie goliardique, golliards, poĂ©sie latine, traduction français moderne. PĂ©riode XIIe, XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Titre O fortuna, Carmina Burana Manuscrit ancien chants de Benediktbeuern Compositeur Carl Orff Karl Chef d’Orchestre Orchestre Berlin Orchestra German Opera Bonjour Ă  tous, ous revenons, aujourd’hui, vers une piĂšce d’anthologie de la musique classique moderne » composĂ©e dans les annĂ©es 35 par Carl Orff et basĂ©e sur le manuscrit ancien des chants de Benediktbeuern du nom du monastĂšre dans lequel on le trouva dans le courant du XIXe siĂšcle. VĂ©ritable anthologie de la poĂ©sie lyrique, profane et goliardique des XIIe, XIIIe siĂšcles, l’ouvrage contient plus de trois cent chants aux thĂšmes aussi divers que le jeu, l’amour, l’alcool, des piĂšces satiriques et moralisantes mais aussi deux piĂšces de théùtre d’inspiration plus liturgique. La grande majoritĂ© des textes est en latin et quelques uns des textes sont en germain et en langue romane. Certains des chants sont annotĂ©s musicalement mais ce n’est pas le cas de tous. Le compositeur allemand Carl Orff 1895-1982 a grandement contribuĂ© Ă  la popularisation d’une partie de ces poĂ©sies qui lui ont inspirĂ©es la cantate Carmina Burana . L’Ɠuvre a fait, depuis, le tour du monde, et son succĂšs ne se tarit toujours pas puisqu’elle continue d’ĂȘtre jouĂ©e jusqu’à ce jour par de nombreux orchestres et dans de nombreux pays. Ici, c’est la mythique introduction et fermeture de cette Ɠuvre gigantesque que nous vous proposons et qui a pour titre o Fortuna ». Du point de vue du manuscrit, la piĂšce du jour se trouve sur le mĂȘme feuillet que celui de l’illustration de la roue de la Fortune voir reproduction ci-dessous. La symbologie en est claire, la roue tourne dans le sens des aiguilles d’une montre et conte l’impermanence de la Fortune » pris au sens chance » succĂšs » destinĂ©eheureuse » sort » et pas nĂ©cessairement monĂ©taire comme on l’entend souvent au sens moderne du terme. Regno, regnavi, sum sine regno, regnabo, Je rĂšgne, j’ai rĂ©gnĂ©, je ne rĂšgne plus, je rĂ©gnerai ». Le roi perd sa couronne, choit, n’est plus rien et puis, la regagne. Jouet de la fortune, l’homme ne contrĂŽle pas sa destinĂ©e. Il ne peut que subir ce que le sort personnifiĂ© ici au centre de l’illustration, lui rĂ©serve. On trouve encore sĂ»rement derriĂšre cela, l’idĂ©e qu’il faut se rĂ©soudre Ă  n’avoir que peu de prise et de satisfaction en ce bas-monde. Dans le moyen-Ăąge chrĂ©tien et mĂȘme pour la pensĂ©e la plus profane de cette Ă©poque, le paradis reste Ă  jamais un ailleurs que se situe toujours dans l’aprĂšs-vie. Le manuscrit des chants de Benediktbeuern ou Carmina Burana 1225-1250 O Fortuna » de Carmina Burana les paroles traduites en français actuel O fortuna Velut Luna statu variabilis, semper crescis aut decrescis; vita detestabilis nunc obdurat et tunc curat ludo mentis aciem, egestatem, potestatem, dissolvit ut glaciem. O Fortune Comme la lune A l’état changeant Toujours tu croĂźs Ou tu dĂ©crois. La vie dĂ©testable D’abord opprime Et puis apaise Par un jeu Ă  l’esprit aiguisĂ©. La pauvretĂ© Le pouvoir Elle les fait fondre comme la glace. Sors immanis et inanis, rota tu volubilis, statu malus, vana salus, semper dissolubilis obumbrata et velata michi quoque niteris; nunc per ludum dorsum nudum fero tui sceleris. Sort monstrueux Et informe, Toi la roue changeante, Une mauvaise situation, Une prospĂ©ritĂ© illusoire, Fane toujours, DissimulĂ©e Et voilĂ©e Tu t’en prends aussi Ă  moi Maintenant par jeu, Et j’offre mon dos nu A tes intentions scĂ©lĂ©rates. Sors salutis et virtutuis michi nunc contraria est affectus et defectus semper in angaria Hac in hora sine mora corde pulsum tangite, quod per sortem stemit fortem, mecum omnes plangite! Sort qui apporte le salut Et le courage Tu m’es maintenant opposĂ© Affaibli Et Ă©puisĂ© Comme de la mauvaise herbe. A cette heure, Sans tarder CƓur de cordes vibrantes Puisque le sort Renverse mĂȘme le fort Venez tous pleurer avec moi ! En vous souhaitant une fort belle journĂ©e! Fred Pour L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. Sujet folk nĂ©o-mĂ©diĂ©val, musique monde mĂ©diĂ©val, théùtre visuel Groupe Strella do Dia Ă©toile du jour RĂ©pertoire manuscrits, danses et chants historiques Origine Portugal CrĂ©ation du groupe 2000 Bonjour Ă  tous, ous vous proposons, aujourd’hui, de la musique mĂ©diĂ©vale aux notes folk », en provenance du sud de l’Europe avec les troubadours de Strella do Dia, une bande d’artistes portugais qui s’attelle Ă  faire revivre le moyen-Ăąge musicalement et visuellement. NĂ© dans les annĂ©es 2000, le groupe parcoure les festivals historiques et mĂ©diĂ©vaux d’ici et d’ailleurs pour faire partager leur passion de la musique et du monde mĂ©diĂ©val. S’appuyant sur des sources historiques d’époque, on leur doit, Ă  ce jour, trois albums dans lesquels ils reproduisent des titres inspirĂ©s de manuscrits aussi variĂ©s que les Cantigas de Santa Maria, les Carmina Burana, le Livre Vermeil de Montserrat, ou encore les Cantigas de Amigo; manuscrit composĂ© au XIIIe siĂšcle par Martin CĂłdax, les Cantigas de Amigo sont aussi un genre poĂ©tique galĂ©co-portugais dans le registre de l’amour courtois. Dans leur rĂ©pertoire et leur production, ce groupe de troubadours des temps modernes, fait aussi revivre des danses mĂ©diĂ©vales comme l’Estampie, la Saltarelle et la Ductia. Vous pourrez trouver plus d’informations sur leurs productions ainsi que leur programme de festivals sur leur site web version française, ainsi que sur leur chaĂźne youtube. Ils semblent tout de mĂȘme se produire plus largement au Portugal et en Espagne, c’est dire si dans ces pays lĂ  Ă©galement, les festivals et autres festivitĂ©s autour de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale ne manquent pas. Les Cantigas de Amigo de Martin CĂłdax, Manuscrit de Vintel, XIIIe siĂšcle, omme toujours, quand le moyen-Ăąge s’invite dans notre monde moderne, son hĂ©ritage historique et musical laisse place Ă  la libre interprĂ©tation et c’est plutĂŽt vers des notes folks et des rythmes enlevĂ©s que le groupe portugais nous entraĂźne. Il faut souligner, ici, les moyens sĂ©rieux investis dans la rĂ©alisation de la plupart de leurs vidĂ©os autant que la qualitĂ© dans la prise de son. Ce sont des choses qui ne sont, hĂ©las, pas toujours au rendez-vous pour valoriser Ă  leur juste mesure les productions de ce type de troubadours et de groupe musical. En vous souhaitant une trĂšs belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du moyen-Ăąge sous toutes ses formes Navigation des articles Explorer le Monde MĂ©diĂ©val sous toutes ses formes
Unenuit, mĂ©lancolique tristesse noire. Une vie douce parole de mes ennuis. La tienne enivrante mĂ©taphorique de mon ĂȘtre. La mienne enterrĂ©e sous le flot dĂ©versĂ©. A changĂ© la couleur dĂ©licieuse de mes pensĂ©es. M'a bouleversĂ©e plus que ne le croit la joie ingrate. M'a touchĂ©e lĂ  oĂč ne m'attendait aucun espoir.
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Terrasses, minarets, murs opalins translucides, flottent dans cette buĂ©e bleuĂątre qu'est la ville. LĂ -bas, haut, trĂšs haut, les petites dents de glace de l'Atlas mordent le ciel. Jamais je ne l'ai vu aussi net, aussi blanc... jusqu'ici, seulement ... Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 18 AoĂ» - 1015 PHOTO DES PAGES 100 et 101 Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 18 AoĂ» - 1020 page 102 - MarchĂ© aux chevaux.... ce nuage, cette fumĂ©e, comme suspendu entre ciel et terre, avec cette fluide consistance du mirage qui semble Ă  la fois irrĂ©el et trĂšs proche. En ce moment, il est bien ce grand bonhomme de neige, couchĂ© entre Marrakech et le Sud, et qui, disent les Anciens, portait le monde...RĂ©plique créée par l'homme de ce mur de montagnes, la muraille crĂ©nelĂ©e, bosselĂ©e de ses bastions, s'allonge, s'effile, rĂ©pĂ©tĂ©e par quelque invisible miroir, recule dans l'infini des siĂšcles. DĂ©matĂ©rialisĂ©e, lumiĂšre dans la lumiĂšre, elle n'est pas aujourd'hui d'une couleur, mais de toutes, bouquet de rosĂ©s dans un bouquet de palmes, qui glissent, s'effeuillent sous la lourde griffe des ombres qui l'Ă©treignent, rampent comme des pieuvres sur sa face craquelĂ©e... ombre de ces palmiers, par groupes, qui de temps Ă  autre, gerbes de fraĂźcheur, la coupent. En les regardant, penchĂ©s l'un vers l'autre, comme attirĂ©s par quelque force invincible, fatale, je comprends cette lĂ©gende qui dit que les arbres s'aiment... Couleur de l'ombre, ensevelies en elle, dans la rigide torpeur d'un sommeil perpĂ©tuel, des formes se devinent, hommes et bĂȘtes baignant dans la dĂ©tente... tandis que sur la piste aveuglante, blanc de feu, passent un homme, un petit Ăąne, un autre homme, un autre ...DerniĂšre Ă©dition par Paul Casimir le Dim 18 AoĂ» - 1031, Ă©ditĂ© 2 fois Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 18 AoĂ» - 1025 page 103... Ăąne, un troupeau de chĂšvres, ces chameaux, longues foulĂ©es, marche lente, qui miment l'Ă©ternel cheminement du nomade... OĂč vont-ils ? Je les suis. La terre Ă©corchĂ©e, saigne, s'ouvre en crevasses, au fond desquelles parfois, on aperçoit des laveuses, et elles sont inquiĂ©tantes comme les djinns eux-mĂȘmes, ces sibylles bronzĂ©es, penchĂ©es sur cette eau glauque, Ă  qui elles ont l'air de voler son moments la muraille se fend d'une porte, dont les festons en cƓur tuyautent l'ombre Ă©paisse oĂč ce cavalier s'inscrit en motif clair, fond sur moi, projetĂ© d'on ne sait quelles tĂ©nĂšbres, pour redevenir, sur ce champ de soleil blanc comme neige, ce point noir...Terre stĂ©rile, hostile, qui semble n'avoir jamais acceptĂ© la semence, oĂč surprend ce bel arbre dans lequel tous les germes de vie se con­centrent, sur lequel, insouciants, ces oiseaux piaillent...Non loin d'ici, fut jadis le quartier des lĂ©preux, prĂšs de Doukkala, au gracieux abreuvoir. Et lĂ -bas, dans la palmeraie aux quatre-vingt mille palmiers, oasis miniature dans la grande oasis, se cache ce paradis Ă  la mode d'Afrique oĂč les Majorelle, venus Ă  Marrakech pour y passer quinze jours, vendent depuis quinze ans leurs merveilleux nouveau, la piste, les murs, l'Atlas, ces Ă©tendues mortes oĂč la pulsation du temps ne passe plus », des troupeaux qui se succĂšdent, se rapprochent, se mĂȘlent... et puis cette enceinte...* * *Le souk El Khemis, le souk du jeudi, oĂč tout voyageur qui a vu Marrakech vous recommande, plus que partout, d'aller...Si Djemaa El Fna est la place des places, le souk El Khemis est bien le souk des souks, le roi de tous ces marchĂ©s en plein air qui jalonnent certains jours la campagne et les pistes, brusque Ă©closion de vie qui couvre la terre pauvre, ville qui pousse soudain, aussi dense qu'Ă©phĂ©mĂšre, oĂč toute l'ĂąpretĂ© des appĂ©tits bat son voici cette spontanĂ©e vĂ©gĂ©tation humaine contenue dans cette enceinte, dans cette grande flaque blanche, toute courants et sursauts, criailleries, marchandages, noblesse et pouillerie, tendue vers un mĂȘme but, vibrante et Ăąpre, dĂ©vorĂ©e par l'amour, la hantise de l'argent, tandis que la ronge, plus implacable encore, cet Ă©ternel Moloch des terres du Sud, le soleil... Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 18 AoĂ» - 1043 page 104- Souk El Khemis. Le marchĂ© aux moutons. - MarchĂ© aux aux bĂȘtes, denrĂ©e vivante hĂ©las, pour la plupart, comes­tible, et qui, ainsi marquĂ©e pour la mort, impressionne. Par cercles, par campements, il se divise, chacun sa spĂ©cialitĂ©, chacun son pitto­resque... Ici, les chevaux, les plus nobles de tous, rĂ©servĂ©s aux plus nobles Ă©galement, et qui eux, au hasard, ont tirĂ© le meilleur lot celui de vivre. Nerveux, piaffant, oreilles tendues, ils sont lĂ  qui attendent qu'on les enfourche, et puis, sous les genoux tyranniques qui les matent, trottent, galopent, paradent, fiers et racĂ©s, comme conscients du role qu'il leur faut jouer, cherchant Ă  plaire...Et n'ont-ils pas droit Ă  leur part de gloire, ces petits chevaux barbes, moitiĂ© zĂšbres, le plus bel ornement ... Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 18 AoĂ» - 1048 page 105- MarchĂ© aux moutons.... alors des jeux du cirque, qui promenĂšrent jadis les cavaliers numides d'un bout Ă  l'autre du monde romain !A cĂŽtĂ© d'eux, fils du dĂ©sert, restes oubliĂ©s d'on ne sait quelle faune Ă©trange, dignes et grotesques, avec ce rictus qui fait leur ombre monstrueuse, les chameaux. Egalement implantĂ©s par Rome au Maghreb, par Rome qui les a ramenĂ©s de Syrie, ils sont ici la person­nification, la revanche de la vie nomade sur la vie sĂ©dentaire, le sym­bole, le blason vivant de la caravane. N'est-ce pas derriĂšre eux, en cas d'attaque, que le BĂ©douin retranche ses bagages et ses femmes ? Et s'ils n'ont pas eu, comme les Ă©lĂ©phants leurs frĂšres, l'honneur de porter les soldats d'Hamilcar, aprĂšs Thapsus, dit Augustin Bernard, dans le butin fait sur l'armĂ©e de Juba, l'armĂ©e de CĂ©sar trouve vingt-deux chameaux. En 363, d'aprĂšs son historien, le gĂ©nĂ©ral Romanus, pour ravitailler ses troupes, exige comme tribut quatre mille chameaux». Ils sont la richesse et l'ami du nomade qui chante, dit-on, pour les ... Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mer 11 Sep - 919 page 106faire mieux marcher... Ils se servent de lui pour en faire un proverbe... Deux chameaux, disent -ils, ne peuvent pas vivre en paix dans le mĂȘme troupeau de chamelles ». Jadis, quand un Arabe perdait la vie, on laissait mourir de faim sa chamelle prĂšs de lui, afin qu'en l'autre monde elle lui serve de monture...A eux seuls, ils forment le coin le plus saharien... Ici, ces deux jumeaux, de forme et de posture, immobiles comme la pierre, couchĂ©s en lions... Effrayant, cet autre groupe dont on ne voit que cinq tĂȘtes, jaillissant d'un mĂȘme tronc, comme l'hydre de la lĂ©gende, et plus loin, ces deux cous, droits sur les genoux plies, serpents dressĂ©s vers moi comme celui du charmeur, tous pelĂ©s, galeux, puant le goudron et la sueur, portant leur gibbositĂ© comme une honte, braquant sur moi, plus disgracieuse que tout, leur face hideuse... comme leur cri. Touchant par exemple, ce groupe familial, une mĂšre fauve allaitant son petit, tout blanc. Mais dĂ©jĂ  bondissant de ce rond de statues, le chamelier fond sur moi en hurlant... C'est encore, comme pour le nouveau-nĂ© de Rabat, le djoun de mon kodak qui va, si je m'en sers, porter malheur au petit chameau !Voici maintenant l'endroit le plus captivant de tout le souk, le marchĂ© aux moutons. Ici, non seulement les animaux nous attirent, mais les gens... ces rudes BerbĂšres descendus de leurs plateaux ont accompagnĂ©, pour la derniĂšre sortie, ces petits compagnons, leur fortune Ă  quatre pattes, qu'ils mĂšnent Ă  la boucherie. On dirait, Ă  la maniĂšre dont ils les entourent qu'ils les ont aimĂ©s vraiment, pour eux-mĂȘmes... les femmes surtout. Elles ont pour serrer un agneau dans leurs bras, des tendresses de mĂšres, ou bien accroupies, rĂ©signĂ©es, devant cet autre, elles portent sur leurs traits fixes que rien ne trahit, une angoisse muette qui Ă©treint le cƓur. De jeunes hommes aussi, assis tĂȘte aux genoux, suivent avec amour les Ă©bats de leurs Ă©lĂšves tandis qu'avec le geste Ă©ternel du pasteur, ce BĂ©douin barbu chasse ses brebis... Et au milieu de tout cela, les acheteurs vont et viennent, tĂątent les toisons drues, pincent la chair, tirent les pattes, discutent le prix cinquante francs, ce mouton. Cent trente ce bĂ©lier, morceau de choix. Ici deux pour trois cents francs. Et les pauvres boules de DerniĂšre Ă©dition par Paul Casimir le Mar 17 Sep - 1111, Ă©ditĂ© 2 fois Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 15 Sep - 2021 page 107 - FĂȘte de l'AĂŻd El KĂ©bir. Le pacha de Marrakech El Glaoui allant recevoir les hommages des troupes, aprĂšs le s'en vont brinqueballant, cornes et pattes dĂ©passant, dans ce panier collĂ© au flanc du bourricot, sur les Ă©paules de ce BerbĂšre, au fond de l'auto, comme des colis, tandis qu'ignorants du sort qui les guette, leurs frĂšres, en troupeau, bĂȘlent quoi font-ils penser, ainsi massĂ©s, en ligne, assommĂ©s eux aussi par ce ciel de plomb ? Aux sphinx-bĂ©liers de l'avenue de Karnak, personnification d'Amon, dieu-soleil...N'est-ce pas aussi quelque mythe solaire et agraire que perpĂ©tue cette fĂȘte de l'AĂŻd El KĂ©bir pour laquelle autant de moutons vont ĂȘtre sacrifiĂ©s au Maroc que de sapins de nos forĂȘts pour les NoĂ«ls alle­mands?Vieille coutume berbĂšre qui plonge ses racines dans la nuit des temps, comme tant d'autres, et veut que tous les ans, Ă  cette fĂȘte du printemps, chaque famille musulmane sacrifie sa victime, un mouton, une chĂšvre, selon les moyens, et dans certaines tribus, un chameau. Symbole, selon les uns, de la rĂ©surrection de la terre, car la bĂȘte Ă©gorgĂ©e ne meurt pas rĂ©ellement, mais va droit au ciel oĂč elle fera entrer celui qui l'a tuĂ©e... Souvenir, d'aprĂšs d'autres, du sacrificeDerniĂšre Ă©dition par Paul Casimir le Mar 17 Sep - 1114, Ă©ditĂ© 1 fois Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 15 Sep - 2027 page 108 - AĂŻd El KĂ©bir, la priĂšre devant la Msalla, avant le sacrifice,... d'Abraham, ou du bouc Ă©missaire, ou de cette autre victime expiatoire, l'agneau pascal. Mais surtout offrande Ă  la divinitĂ©, que selon l'idĂ©e primitive on apaise par le sang pour attirer la Baraka sur la terre et les gens... et l'annĂ©e. Car suivant que la victime portĂ©e en cortĂšge aux portes de la ville y arrive vivante ou meurt en route, il y aura, disent-ils bon ou mauvais futur ». La sorcellerie, toujours reine au Maroc s'empare naturellement du rite... et de la bĂȘte. L'omoplate suspendue attirera l'abondance, l'os du fĂ©mur Ă©loignera les djinns, la rate dessĂ©chĂ©e aidera les accouchements, enfin la peau deviendra un tapis de priĂšre et le sang coagulĂ©, le plus dĂ©licat des parfums. Et c'est aussi la date oĂč l'on ramasse le miel, oĂč l'on tond les brebis, fixe le prix du blĂ©, oĂč l'on allume dans les jardins des feux pour empĂȘcher les guĂȘpes et la chute des figues... Et c'est encore, comme dans toute fĂȘte religieuse qui se respecte, une occasion de ripaille, de cadeaux, de danses... Notre 14 juillet », me dit le Ă©vĂ©nements que l'AĂŻd El KĂ©bir appellent au Maroc le sacrifice du mouton le lancement d'un bateau, l'achĂšvement d'une maison, la fĂȘte du Nom — circoncision — dix jours aprĂšs la naissance d'un enfant mĂąle, un dĂ©placement de Sa MajestĂ© ChĂ©rifienne. Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 15 Sep - 2036 page 109Le sultan, du reste, Ă  l'AĂŻd El KĂ©bir, doit sacrifier lui-mĂȘme son mouton. Dans sa djellaba blanche, sous le parasol amarante, entourĂ© de son Maghzen immaculĂ© comme lui, il doit alors, plus que jamais, distant et digne, ĂȘtre l'emblĂšme vivant de son pays, blanc et de sang ! C'est ainsi maintenant que m'apparaĂźt le grand souk, comme si chaque bĂȘte dĂ©jĂ  portait sa marque rouge... ce grand marchĂ© qui se vide dans ce dĂ©sordre malpropre, navrant, de fin d'orgie, dans cet air opaque, cette poussiĂšre qui brĂ»le...* * * De l'ombre, de la verdure, de la douceur, aprĂšs ce tableau de l'lslam farouche, cette fournaise oĂč le cƓur se dessĂšche comme le corps ! Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Dim 15 Sep - 2042 page 110 - Ancien Dar BeĂŻda. HĂŽpital allons les trouver Ă  l'autre bout de la ville, non loin de l'hĂŽpital militaire Maisonnave, l'ancienne Maison Blanche » et de plaisir des de la Menara, jardins de l'Aguedal, noms qui chantent frais comme le vent dans les palmes, le rire perlĂ© de l'eau, ces neiges dont le reflet dans les bassins se plisse... Vous n'ĂȘtes pourtant que des vergers quelconques, immense pĂ©piniĂšre d'oliviers, de citronniers, hĂ©las, trop symĂ©triques, dont le charme n'est fait que de cette voĂ»te d'ombre, bien le plus prĂ©cieux, en Afrique, aprĂšs l'eau.. Ombre sous laquelle l'herbe peut vivre, et mille insectes, et la nonchalance qui, ici, nous sollicite partout, et les le contact du nomade et du bled, comme on les comprend mieux ces sultans hautains, voluptueux, despotes, venant oublier dans ces paradis bien terrestres les solitudes dĂ©sertiques et l'odeur de la poudre ! Ici, Moulay Hassane mĂšne sa voiture Ă  mules ou fait la fantasia en l'honneur de ses femmes... Abd El Aziz, ce grand enfant prodigue, Ă©clabousse sans pitiĂ© l'Ă©lĂ©gant Menhebbi en ramant tant bien que mal sur l'eau de ce bassin... Jeux de l'amour aussi... Ne nous chuchote-t-il pas, ce bassin auxDerniĂšre Ă©dition par Paul Casimir le Ven 20 Sep - 930, Ă©ditĂ© 1 fois Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Lun 16 Sep - 901 page 111eaux mortes, les noms chantants et rauques de ces dĂ©senchantĂ©es, Circassiennes, GĂ©noises, Espagnoles ou Anglaises, otages prĂ©fĂ©rĂ©es des corsaires et du roi, qui sous peine de se voir arracher tous les cheveux entrent bon grĂ© mal grĂ© dans le harem du maĂźtre... et qui cloĂźtrĂ©es, matĂ©es et parfois insoumises, ne respireront plus que pour lui plaire, comme cette Jeanne Lanternier femme aimĂ©e, dit-on, de Sidi Mohammed, qui, pour tromper cependant sa nostalgie de nos ciels, faisait planter dans ce parc des arbres de France... FantĂŽmes charmants, souvent dans toute la gloire de leur radieuse nuditĂ© sortant du bain, ou paressant, vautrĂ©es Ă  l'ombre des lauriers-rosĂ©s... et dont cette eau garde encore les reflets mĂȘlĂ©s Ă  ceux de ce kiosque aux tuiles vertes. FantĂŽmes qui glissent encore en rayons sous les branches Ă  l'heure oĂč tout prĂšs d'ici, sur la place Folle, la fĂȘte bat son plein, oĂč les danseurs dansent, oĂč le conteur conte, oĂč acheteurs et marchands discutent et s'invectivent, oĂč Y Atlas lĂ -bas, dresse sa blancheur sereine... comme alors!III. — MARRAKECH L'ANDALOUSEA la Mamounia, les touristes dissĂ©minĂ©s tout le jour se retrouvent, Ă©changent leurs impressions, disent leurs achats, que chacun se vante de faire Ă  meilleur compte. Qui n'a pas, malgrĂ© son amour des palais et des souks, passĂ© de longues heures chez le marchand de tapis ! Le tapis », dit Odinot, est au Maroc un meuble; c'est une chaise et un lit, c'est sur lui qu'on repose, qu'on s'assied pour causer, qu'on dort ».Aussi croit-on rapporter le Maroc lui-mĂȘme avec les BĂ©ni M'Guild si laineux qu'ils semblent poussĂ©s Ă  mĂȘme sur le dos des brebis, les ZaĂŻan, fleuris comme les prairies de l'Aguedal, les Chechaoua qui ont la douceur des murs de pisĂ© rosĂ©, et ces Rabat, d'un rouge si vieilli, remparts des OudaĂŻas au coucher du parle aussi beaucoup de phosphates et de fer, de ces richesses cachĂ©es de la vieille Tingitane que signalaient dĂ©jĂ  Ibn Khaldoun et d'autres, espoir ou illusion des modernes chercheurs d'or qui rééditent au moyen de sondages, le rĂȘve de Moulay Hassane penchĂ© sur ses grimoires. Et l'on parle encore, surtout, du Glaoui, Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Lun 16 Sep - 908 page 112- Bassin et pavillon de la Menara. - Bab Aguenaou. La porte Portugaise. Le Glaoui, appelĂ© ici le Pacha, domine la Mamounia, comme la Koutoubia, Marrakech. C'est que le Glaoui a aussi ses deux faces la parisienne, la maure N'est-ce pas lui qui, dansant en smoking Ă  Vichy, reprend Ă  son retour la djellaba et ses femmes ? qui joue au golf et fait couper des tĂȘtes et peut se montrer si dur avec ses concubines ?... Est-ce que la doctoresse Legey ne raconte pas ? Est-ce que cette jolie anglaise ? Est-ce que... Et le rĂȘve de chacun est d'ĂȘtre chez lui, par lui, ce qui implique dĂ©jĂ  deux catĂ©gories bien distinctes ceux qui ont une recommandation, et de qui. Et chacun pour y parvenir, se dĂ©couvre, subitement, une Ăąme de courtisan. Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Lun 16 Sep - 912 Remparts de Marrakech Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Lun 16 Sep - 916 page 113 - Marrakech. La Cour des Sultanes au Dar BeĂźda. ModĂšle du Pavillon du Maroc Ă  l'Exposition Coloniale.- Marrakech. Une fontaine. Un autre personnage qui est constamment Ă  la Mamounia, c'est Ben Ghabrit, chef du Protocole du Sultan, chef des Habous sociĂ©tĂ© qui s'occupe des biens religieux aussi le plus fin des lettrĂ©s, le plus adroit des diplomates, et le plus parisien des Parisiens. Et sa djellaba ample, toujours de fin tissu, est chaque soir le centre de tout un essaim de jolies femmes qui se disputent un mot de lui. C'est grĂące Ă  l'amitiĂ© de Si Kaddour Ben Ghabrit que je dois de dĂźner ce soir chez le GlaouL Est-ce pour mieux le dissimuler aux appĂ©tits des pillards ou pour symboliser sa souverainetĂ© occulte ? C'est par un couloir Ă©troit, obscur, que j'accĂšde ce soir au palais du Pacha. Et le voici, lui-mĂȘme, venant Ă  ... Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Lun 16 Sep - 2053 page 114- Une fĂȘte chez le Pacha.... nous d'un pas si ouatĂ©, qu'il me semble voir surgir de cette demi pĂ©nombre, de quelque brousse magique, l'un de ces grands fĂ©lins dont la nuit est le royaume. Et il y a en effet du fĂ©lin dans ses gestes, que sa djellaba grise, tissĂ©e par sa tribu, amplifie, ennoblit, du fĂ©lin, du fauve, du sloughi et du moine. Et plus nous pĂ©nĂ©trons dans ces salles somptueuses oĂč chaque dĂ©tail atteint le comble du raffinement, oĂč le luxe dĂ©passe tous les luxes de l'Orient, oĂč tout a Ă©tĂ© créé par lui et pour lui, plus il s'affirme grand et noble dans sa robe simple, sous le capuchon qui sertit sa tĂȘte brune, avec ses yeux d'aigle et ses mains de duchesse, ce grand fĂ©odal, marquis de Carabas de tout le pays Glaoua, seigneur de l' parle peu, d'une voix basse, peu timbrĂ©e, avec ce roulement d'r qui veloute les voix arabes, et qu'il scande, ce BerbĂšre, d'un rvthrne nerveux. Il m'explique justement BerbĂšre et Chleuh, ce n'est pas la mĂȘme chose II y a les BerbĂšres de la montagne et de la plaine. Les Chleuhs, eux, n'habitent que la montagne ».Nous passons maintenant Ă  la salle Ă  manger qui n'est qu'un autre salon dĂ©corĂ© comme les autres, meublĂ© comme les autres, c'est-Ă -dire une salle haute et longue, aux mosaĂŻques rutilantes, aux stucs finement ciselĂ©s, aux divans bas gainĂ©s de velours, avec, au fond, l'indispensable phono, et la photo en couleurs du maĂźtre de maison oĂč malgrĂ© la LĂ©gion d'Honneur qui fleurit sa poitrine emmaillotĂ© dans son haĂŻk aux finesses de mousseline, il a l'air d'une de la table en marqueterie de SalĂ© oĂč tous les convives se sont rĂ©partis, il me met Ă  sa droite, m'ins­talle deux coussins dont l'un, droit, me servira de dossier ... Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mar 17 Sep - 1120 page 115 - Le palais du pacha.... tandis que l'autre me cale. Et le repas commence. L'ablution d'abord, avec la fine aiguiĂšre, au-dessus du bassin qu'on se passe Ă  la ronde, ainsi que la serviette. PrĂ©caution bien utile, puisque rompant sans doute ses habitudes en notre honneur, le pacha nous fait manger Ă  l'Arabe, sans fourchettes... et que, la serviette dĂ©pliĂ©e sur nos genoux ne servant que pour la bouche, force nous sera de nous lĂ©cher les doigts. Et c'est le dĂ©filĂ© des esclaves qu'on appelle encore ici ainsi les domestiques et des plats, portĂ©s sur la tĂȘte de ces beaux gail­lards souples, Ă  l'antique. J'en compte dix des plats parmi lesquels seuls le potage et le couscous autorisent l'usage d'une cuillĂšre de bois. Mais ces pigeons fourrĂ©s de riz Ă  la cannelle, et ces poulets qui baignent dans la sauce... Dire qu'il faut poser les petits os sur cette table, aux fines incrustations... et obĂ©ir au rite; prendre tou­jours dans le plat de la main droite la gauche porte malheur et dans le mĂȘme endroit, le coin du voisin ne devant pas ĂȘtre violĂ©; faire de ses doigts une cuiller pour saisir les petits pois, et d'un coup de pouce, les pousser dans la bouche. Pour le couscous... mais c'est lĂ  que le Pacha se montre magicien, avec son art Ă  lui, de pĂ©trir la Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mar 17 Sep - 1625 page 116 - El Glaoui, pacha de presque sans y toucher, d'un rythme du poignet, de la mo­deler, comme le potier la glaise, d'en faire cette fine boulette que d'un autre coup de main, il projette dans sa bouche... Et elles sont bien Ă  ce moment le symbole de sa race, ces mains agiles, nerveuses patri­ciennes et fuyantes, ces mains qui dansent...De nouveau, l'aiguiĂšre, le bassin pour tous, et le savon, puis on jette les serviettes et l'on emporte la table avec la nappe qui se trouve, non pas dessus, mais dessous. Et la lente promenade Ă  travers les patios, sur les marbres qui luisent, sous l'ombre fuselĂ©e, inquiĂ©tante des cyprĂšs, qui ont l'air de tisser quelque rayon de dont la brisure dans les vasques, s'argente...Une autre vaste salle, aux divans feuille morte. AprĂšs le cafĂ©,les cigares, voici les musiciens. Musique et danses, l'habituel ré­gal, le complĂ©ment né­cessaire de tout dĂźner musulman, de toute rĂ©ception chez ceux qui possĂšdent, au mĂȘme titre qu'un ha­rem et des esclaves, leur orchestre et leurs marocaine d'abord, assez sem­blable Ă  celle des Ouled NaĂŻl AlgĂ©rien­nes, soubresauts lents du ventre et de la croupe, avec ce roulis de grand voilier, tan­dis que les pieds, d'un rythme plus nerveux, Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mar 17 Sep - 1634 page 117 - FĂȘte chez le pacha de Marrakech. Le mur de ceux des Gitanes dans la Flamenca, piaffent... Puis rappe­lant, elle, les SaĂ«ta sĂ©villanes, cette mĂ©lopĂ©e grĂȘle, aiguĂ«, perçante, ce chant sauvage qui exaspĂšre et dĂ©chire. Ben Ghabrit m'explique Chant de guerre, d'amour... — En chleuh, il n'y a qu'un mot pour poĂ©sie et amour — Celui-ci le cavalier qui aime l'aventure Si tu veux savoir mes malheurs, dit-il, interroge mon cheval ». Et cet autre Tes yeux sont fermĂ©s mais ton regard est sur moi. Tu me possĂšdes, je suis Ă  toi ». Maintenant, ce sont les danseuses berbĂšres qui se dan­dinent, des filles trapues, engoncĂ©es dans leurs robes, les cheveux serrĂ©s dans le foulard de soie... un type Ă©trange qui tient du mongol et de l'indien, front bombĂ©, pommettes saillantes, nez Ă©patĂ©, avec cette bouche qu'ont seuls les Pharaons et le Sphinx... Danse plus noble, plus fiĂšre, balancement de tĂȘte d'avant en arriĂšre, exactement celui des Bicharis Ă  Assouan, et puis au rythme des castagnettes d'ar­gent, ces saccades brĂšves comme celles du tambourin, spasmes ou frissons, tandis que le masque, comme coulĂ© dans du bronze, reste impassible, impĂ©nĂ©trable, par groupes de trois, maintenant qu'elles se trĂ©moussent, d'un rythme qui s'accĂ©lĂšre, devient convulsif, tragique, touche au Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mar 17 Sep - 1640 page 118dĂ©lire. Les tĂȘtes s'abandonnent, les foulards glissent, les cheveux se dĂ©nouent, flottent en criniĂšres. DĂ©lire sacrĂ© qui touche Ă  l'extase, don suprĂȘme du mouvement et du corps, anĂ©antissement sensuel et mystique qui rappelle sans doute les rites dyonisiaques et surtout la danse des derviches. Et on se l'imagine, cette sauvage saturnale, exĂ©cutĂ©e par trois cents figurants, scandĂ©e par trois cents derboukas, lĂ -haut, Ă  deux mille mĂštres dans cette Kasba de Telouet, dont le Pacha est Ă  la turque, pieds nus, Ă©nigmatique, les yeux seulement plus noirs et plus brillants, buvant comme un alcool ces airs de sa montagne, le Glaoui porte en ce moment sur sa face de BerbĂšre tout le fatalisme SaĂ«ta, castagnettes ? Tout cet arsenal de la danse marocaine, vient-il donc de l'Espagne ? C'est eux qui nous ont pris notre musique et nos danses, et notre art. Et tout ce qu'il y a de beau chez eux vient de nous... », me dit, aprĂšs l'excellent repas qu'il vient de nous offrir, le ChĂ©rif Abd El Hakim, notre grand Marrakchi, fils d'une Tunisienne, qui a fait ses Ă©tudes Ă  Janson de Sailly, puis au Caire, ancien conseiller d'Abd El Aziz, et pas toujours trĂšs en odeur de saintetĂ©, parle français comme un pur Tourangeau en restant le plus musulman des Arabes. Beau vieillard, moins distant, plus affable que le Pacha et d'une rare Ă©lĂ©gance dans son haĂŻk de gaze souple... Et nous devisons longuement sur le sofa de soie bleue, portes ouvertes sur le riad i, tandis que la fraĂźcheur de la nuit nous Ă©vente, que, collĂ©s au grillage, yeux Ă©carquillĂ©s, deux petits nĂ©grillons nous Ă©pient. Ce sont les femmes, reprend notre hĂŽte, qui ont fait perdre l'Espagne aux Maures. Oui, les femmes. Ils ne pensaient d'abord qu'Ă  Dieu. Pour eux, conquĂ©rir, c'Ă©tait d'abord convertir. Et puis ils ont commencĂ© Ă  s'occuper des femmes... Alors, ils n'ont plus songĂ© qu'au luxe et aux plaisirs. Et la dĂ©cadence est venue. »Nous parlons de leurs ChĂ©rif s'indigne i Jardin entre deux pavillons. Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mar 17 Sep - 1643 Veuillez patienter le temps du tĂ©lĂ©chargement des fichiers photopage 119- Les porteurs d'eau Quelles idĂ©es fausses vous vous fai­tes sur elles ! Si elles ne s'ac­cordent pas avec leur mari, elles divorcent. Sur leur de­mande, on va devant le cadi, et en cinq mi­nutes cela est fait. Seule­ment, en ce cas, elles perdent leur douaire, car la jeune fille au Maroc, n'a pas de dot, seulement celle que lui consti­tue son mari. Elle apporte seulement les Ă©toffes tentu­res, coussins, matelas, tapis. Si au contraire, c'est le mari qui demande le divorce, il doit tout lui abandonner ; sa maison, ses meubles, ses bibelots, tout. L'adultĂšre ? Mais pour que la femme soit reconnue coupable, il faut qu'il y ait eu quatre tĂ©moins oculaires, tous d'une parfaite honorabilitĂ©... ce qui revient Ă  dire que la recherche de l'adultĂšre n'existe pas. A cĂŽtĂ© de cela, toute parente qui se trouve sans abri est, de droit, recueillie et entretenue par le chef de famille, ... Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mar 17 Sep - 1647 page 120 - Palais du chĂ©rif Abd El Hakim. - L'arrosage chez le en Espagne. Elles ne sortent pas le jour, mais le soir, en voiture, elles vont chez leurs amies, ou les reçoivent. Alors, les amies laissent leurs babouches Ă  la porte de la chambre pour que le mari sache qu'il ne peut pas entrer. Mais ne croyez pas que leur rĂ©clusion les prive. Elles ne tiennent pas Ă  voir des hommes, elles en ont peur... »— Pourtant ne me disiez-vous pas que vous aviez plaisir Ă  causer avec moi ? Et moi j'ai aussi plaisir Ă  causer avec vous. Vos femmes, alors, sont privĂ©es de ce plaisir ? Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mar 17 Sep - 1649 REMPARTS DE MARRAKECH. Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mer 18 Sep - 845 page 122_ Oui, mais c'est que vous, vous ĂȘtes mon Ă©gale »,Nous parlons de leur religion. L'islamisme, m'explique le chĂ©rif, est la religion du Dieu unique qui est venue sauver l'Arabe de l'idolĂątrie. Au moment oĂč Mahomet a Ă©crit le Coran, personne n'Ă©tait instruit et c'est pour cela qu'on a dit qu'il Ă©tait inspirĂ©. Il ne renie pas JĂ©sus, il le considĂšre comme le dernier des prophĂštes, l'appelle son frĂšre et dit que plus tard, une place lui sera rĂ©servĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de lui au Paradis.— Mais ce Paradis ?⊁ Ne croyez pas que ce n'est pour nous qu'un paradis de plaisirs. Le Coran dit que la plus grande joie du paradis sera d'Ă©couter Dieu ».- Quelle idĂ©e le Musulman se fait-il de Dieu ?‱ Pour nous, Dieu est avant tout un crĂ©ateur, mais qui s'occupe de sa crĂ©ature. L'on pense beaucoup Ă  Dieu. Quand on voit une jolie fleur, un beau jour... Quand on se porte bien, on se dit Je pourrais ĂȘtre malade », et Ton remercie Dieu de nous avoir donnĂ© la santĂ©. La mort ? Quand on y pense, on considĂšre la vie comme peu de chose. Le poĂšte a dit Le passĂ©, tu ne l'as plus. L'avenir, mystĂšre. Prends le moment qui s'offre... » C'est-Ă -dire tu travailles dans ton jardin, tu cultives tes rosĂ©s... Un ami vient. Laisse ton travail. Ne perds pas cette occasion de bonheur, jouis de l'heure... »Rien dans ce philosophe, de livresque La pensĂ©e ? Je trouve que penser soi-mĂȘme est plus que penser Ă  travers d'autres. Il y en a qui ne trouvent pas les mots. Pourtant, ils comprennent, puisque quand vous leur expliquez leur pensĂ©e, ils disent c'est cela... »Et l'amour ? Non, pas seulement l'amour sensuel, mais aimer aussi avec son cƓur. Par dĂ©sir on peut avoir envie de tromper sa femme, mais alors le cƓur veut qu'on ne lui fasse pas de peine... Celui-lĂ  seul qui est le maĂźtre de son dĂ©sir est un homme... »Et le vieux ChĂ©rif, soudain pensif, ajoute Aux jeunes, la folie est permise, mais le vieillard doit ĂȘtre sage. Il faut que la tĂȘte marche toujours avec le reste, sans cela, on n'est qu'une bĂȘte ».Sur les dalles du patio, maintenant la pluie clapote, tue les sen­teurs chaudes, met sur les glaces dorĂ©es de la salle une buĂ©e... Le Paul CASIMIRSujet La FĂ©erie Marocaine Mer 18 Sep - 850 page 123 - L'Oued ReghaĂŻa avant Asni. Sur la colline, kasba en ChĂ©rif, d'une main distraite, caresse le petit chat de Siam pelo­tonnĂ© sur ses genoux... L'amour, la femme, l'Espagne !... Il soupire J'aime l'Espagne ! Tous les ans, il faut que j'y retourne... Ah ! Grenade, Cordoue, surtout Cordoue, la Mezquita ! La Mezquita ! » Avec quel sentiment de possession, il a dit cela... Un Ă©trange sourire maintenant erre sur ses lĂšvres... Vieille rancune contre ceux qui lui ont pris son Espagne... Peut-ĂȘtre qu'en ce moment, plus que tout autre image, il voit en rĂȘve son fils, cet ennemi implacable de tout ce qu'il peut haĂŻr, et qui, pendant un an, passant chaque semaine clandestinement la frontiĂšre, tuait son Espagnol, Ă  la chasse, comme un Asni par la pluie, Ă  Demnat par la pluie... Il paraĂźt qu'on la dĂ©sire et qu'on la prie, cette dĂ©esse, que les Chinois reprĂ©sentent comme une hydre Ă  mille langues, et qui rend Ă  son grĂ© le Maroc riche ou pluie pour les Marocains vient d'une mer qui est au ciel, et Contenu sponsorisĂ©Sujet Re La FĂ©erie Marocaine La FĂ©erie Marocaine Page 5 sur 9Aller Ă  la page 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 Sujets similaires» LA PRODUCTION MAROCAINE» La Vie Marocaine IllustrĂ©e 1932» Les grandes lignes de la prĂ©histoire marocainePermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumCe Maroc bien aimĂ© BIBLIOTHÈQUE Revues et Livres -1- "MAROC Traditionnel" La FEERIE MAROCAINESauter vers
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