Dumarché alimentaire aux marchés aux veaux, volailles ou bestiaux, visite guidée des principaux rendez-vous régionaux entre consommateurs, Loisirs . Partez à la découverte des marchés
Ă lâentrĂ©e de la ville du Cateau se trouve le dernier marchĂ© aux bestiaux du Nord. Pourtant son activitĂ© nâest plus comparable Ă celle dâautrefois. Pour faire face Ă cette situation Ă©conomique, son prĂ©sident, Camille Dessenne, multiplie les actions et invite les particuliers Ă venir dĂ©couvrir sa maison. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Pour lire la suite de cet article Abonnez-vous Ă partir de 1⏠à notre offre numĂ©rique. Sans engagement de durĂ©e. ESSAYER POUR 1⏠Vous ĂȘtes dĂ©jĂ abonnĂ© ou inscrit ? Se connecter
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69930Saint-Laurent-de-Chamousset LE MARCHà FORAIN Tous les lundis matin de 7h30 à 12h00 a lieu le traditionnel marché forain. Plus de 35 forains abonnés (produits fermiers, alimentaire, confection) investissent les places et rues du village perpétuant une tradition communale vieille de presque 600 ans de marché .
DerniĂšre minute le rĂ©seau FDSEA nous informe de la reprise du commerce des petits veaux et broutards. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© prise suite Ă la rĂ©union au MinistĂšre entre la FNB, la FNPL, Coop de France et la FFCB, qui se tenait ce matin mĂȘme 7 novembre. La "rĂ©union de crise" Ă l'initiative du MinistĂšre de lâAgriculture avec les acteurs de la filiĂšre FNB FĂ©dĂ©ration nationale Bovine, FNPL producteurs laitiers, Coop de France et bien sĂ»r FFCB FĂ©dĂ©ration française des commerçants en bestiaux, ce mercredi 7 novembre au matin Ă Paris a portĂ© ses fruits, ou tout au moins permis de dĂ©bloquer la situation. De source de notre rĂ©seau FDSEA, nous apprenons que le commerce des petits veaux et broutards doit reprendre ; le mouvement de "grĂšve" des commerçants en bestiaux est supendu. Nous reviendrons dans notre prochain numĂ©ro de la Haute-Loire Paysanne sur les motivations qui ont permis d'aboutir Ă cette reprise. Le mouvement de non-collecte des petits veaux, engagĂ© le 29 octobre Ă l'initiative de la FFCB en rĂ©action aux coĂ»ts croissants induits par la FCO fiĂšvre catarrhale ovine, Ă©tait trĂšs suivi», a indiquĂ© Ă Agra Presse le directeur de la FFCB, Sylvain Bleubar, au soir de la premiĂšre journĂ©e de mobilisation. Par exemple, au marchĂ© de Saint-Laurent-de-Chamousset RhĂŽne, 70 % de non-ventes» ont Ă©tĂ© constatĂ©es. Notons que le mouvement sâĂ©tait Ă©largi aux nous lâavions publiĂ© la semaine derniĂšre, le syndicalisme a dĂ©noncĂ© les agissements des commerçants en bestiaux et lâimmobilisme de lâ sortir de la crise, la FFCB proposait la mise en place d'une vaccination gĂ©nĂ©ralisĂ©e progressivement Ă l'ensemble du cheptel français dans le but de favoriser les Ă©changes avec l'Espagne». Une vaccination qui permettra Ă©galement l'accĂšs Ă tous les autres marchĂ©s d'exports pays tiers et Ă©changes intracommunautaires pour toutes les catĂ©gories d'animaux». Les nĂ©gociants en bestiaux rĂ©clament aussi la rĂ©alisation des tests PCR chez les Ă©leveurs avant la sortie des animaux, en contrepartie d'une revalorisation du prix d'achat du veau de 10 âŹ, si ces derniers ne rĂ©pondent pas Ă la clause de vaccination». Ce Ă quoi la profession a rĂ©pondu quâelle sâoppose fermement Ă la demande de rĂ©alisation des PCR avant dĂ©part des veaux car beaucoup trop coĂ»teuse pour un ou deux animaux» rappelant quâindirectement, les Ă©leveurs font dĂ©jĂ les frais de ces PCR par le biais de la baisse des prix dâachat des animaux». Sur le dĂ©partement la FDSEA et les JA avaient aussi rĂ©agi et demandĂ© une rencontre avec la DDT pour rouver une solution.
Sonobjectif : ne pas rompre la confiance des consommateurs sur les marchés de détail. J'aime bien tout maßtriser de A à Z » Je suis un Fafeur : Fabricant d'Aliment à la Ferme » Hervé Joannon, à Sainte-Catherine Un éleveur engagé pour les marchés de producteurs Son métier, il l'a choisi trÚs tÎt. Ayant grandi dans la ferme fami
Messe Pentecote Saint Laurent Saint-Laurent-de-Chamousset - RhĂŽne - EvĂšnements Important! EvĂšnement passĂ© Description Messe PentecĂŽte Saint Laurent69930 SAINT LAURENT DE CHAMOUSSETLa fĂȘte de la PentecĂŽte est originellement une fĂȘte juive, la fĂȘte des moissons, dite de Chavouot » appelĂ©e en grec Pentekoste, cinquantiĂšme jour. Dans la tradition chrĂ©tienne, elle commĂ©more la venue sur terre de l'Esprit Saint qui s'est emparĂ© des ApĂŽtres un jour de Chavouot, leurs permettant ainsi de prĂȘcher dans toutes les langues du week-end de PentecĂŽte, notamment le lundi de PentecĂŽte, est un moment privilĂ©giĂ© durant lequel ont lieu des pĂšlerinages et des rassemblements de la messe Saint LaurentParoisse Saint Martin l'ArgentiĂšreHoraire de la messe dim. 20 mai 2018 10h00Liturgie PentecĂŽteDicton de la PentecĂŽte A lâAscension, quitte tes cotillons. A la PentecĂŽte, dĂ©couvre tes cĂŽtes. A la FĂȘte-Dieu, quitte tout, si tu veux. Horaires * Date du 20 mai 2018 au 20 mai 2018 * Les manifestations pouvant ĂȘtre supprimĂ©es, annulĂ©es, ajournĂ©es, prenez contact avec les organisateurs avant de vous dĂ©placer. Lieu 69930 - Saint-Laurent-de-Chamousset - Saint Laurent Messe Pentecote Saint Laurent HĂŽtels et locations proches. RĂ©servez votre sĂ©jour Saint-Laurent-de-Chamousset maintenant! CONTENUS SPONSORISĂS
Chaquelundi, agriculteurs et négociants en bestiaux se retrouvent au marché aux veaux de Saint-Laurent-de-Chamousset. Une fois les ventes terminées, des bénévoles établissent le cours du veau en
Ver MarchĂ© aux Bestiaux, Saint-Laurent-Blangy, en el mapa Direcciones a MarchĂ© aux Bestiaux Saint-Laurent-Blangy en transporte pĂșblico Las siguientes lĂneas de transporte tienen rutas que pasan cerca de MarchĂ© aux Bestiaux AutobĂșs 402, 409, 418, TAD5 ÂżCĂłmo llegar a MarchĂ© aux Bestiaux en AutobĂșs? Pulsa en la ruta de AutobĂșs para ver indicaciones paso a paso con mapas, tiempos de llegada de lĂnea y horarios actualizados. Desde Mairie D'Agny, Agny 42 min Desde L'infini, Anzin-Saint-Aubin 74 min Desde Salle D'ActivitĂ©s Relais Assistantes Maternelles, Dainville 47 min Desde Manoir De Bellacordelle, RiviĂšre 39 min Desde Nro Boiry-Sainte-Rictrude, Boiry-Sainte-Rictrude 129 min Desde Mairie De Boisleux-Saint-Marc, Boisleux-Saint-Marc 125 min Desde Leroy Merlin, Arras 84 min Desde Salle Des FĂȘtes, Boisleux-Au-Mont 128 min Desde Le Rucher, Dainville 68 min Desde Earl Lardier, Dainville 46 min Estaciones de AutobĂșs cerca de MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy Nombre de la estaciĂłn Distancia Fauvet-Girel 2 min a pie VER Rosati 3 min a pie VER Douanes 6 min a pie VER Orfila 12 min a pie VER Apra 14 min a pie VER Fontainerie 15 min a pie VER Mairie De St-Laurent 15 min a pie VER Centre De St-Laurent 18 min a pie VER Ecole De St-Laurent 28 min a pie VER LĂneas de AutobĂșs a MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy Nombre de la lĂnea DirecciĂłn C5 CollĂšge Verlaine Athies Feuchy VER C23 ESAT - Actiparc VER D1 Ligne D1 VER L1 Ligne 1 VER TAD5 Ligne 5 TAD VER L5 Robespierre VER L6 Douanes VER L9 Dainville Zone D'ActivitĂ©s VER ARTOIS Gare Quai A VER C21 Gare Quai G VER C3 Gare Quai H VER L13 Eglise De Gavrelle VER C9 CollĂšge Louez Dieu VER DIM Mairie De Ste-Catherine VER L3 St-Nicolas Cruppes VER 415 Chapelle De Roeux VER Preguntas y respuestas ÂżCuĂĄles son las paradas mĂĄs cercanas a MarchĂ© aux Bestiaux? Las paradas mĂĄs cercanas a MarchĂ© aux Bestiaux son Fauvet-Girel estĂĄ a 87 m de distancia, 2 minutos andando. Rosati estĂĄ a 224 m de distancia, 3 minutos andando. Douanes estĂĄ a 405 m de distancia, 6 minutos andando. Orfila estĂĄ a 921 m de distancia, 12 minutos andando. Apra estĂĄ a 1042 m de distancia, 14 minutos andando. Fontainerie estĂĄ a 1113 m de distancia, 15 minutos andando. Mairie De St-Laurent estĂĄ a 1148 m de distancia, 15 minutos andando. Centre De St-Laurent estĂĄ a 1357 m de distancia, 18 minutos andando. Ecole De St-Laurent estĂĄ a 2152 m de distancia, 28 minutos andando. MĂĄs detalles ÂżQuĂ© lĂneas de AutobĂșs se detienen cerca de MarchĂ© aux Bestiaux? Estas lĂneas de AutobĂșs se detienen cerca de MarchĂ© aux Bestiaux 402, 409, 418, TAD5. MĂĄs detalles ÂżA quĂ© distancia estĂĄ la parada de autobĂșs de MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy? La parada de autobĂșs mĂĄs cercana a MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy estĂĄ a 2 min a ââpie. MĂĄs detalles ÂżCuĂĄl es la parada de autobĂșs mĂĄs cercana a MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy? La parada Fauvet-Girel es la mĂĄs cercana a MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy. MĂĄs detalles ÂżA quĂ© hora es el primer AutobĂșs a ââMarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy? La lĂnea ARTOIS es el primer AutobĂșs que va a MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy. PararĂĄ cerca a las 436. MĂĄs detalles ÂżA quĂ© hora es el Ășltimo AutobĂșs a ââMarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy? La lĂnea ARTOIS es el Ășltimo AutobĂșs que va a MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy. Se detiene cerca de las 2137. MĂĄs detalles Ver MarchĂ© aux Bestiaux, Saint-Laurent-Blangy, en el mapa Transporte pĂșblico a MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy ÂżTe preguntas cĂłmo llegar a MarchĂ© aux Bestiaux en Saint-Laurent-Blangy, Francia? Moovit te ayuda a encontrar la mejor manera de llegar a MarchĂ© aux Bestiaux con indicaciones paso a paso desde la estaciĂłn de transporte pĂșblico mĂĄs cercana. Moovit proporciona mapas gratuitos y direcciones en vivo para ayudarte a navegar por tu ciudad. Mira los horarios, las rutas, los servicios y descubre cuĂĄnto tiempo vas a tardar en llegar a MarchĂ© aux Bestiaux en tiempo real. ÂżBuscas la estaciĂłn o parada mĂĄs cercana a MarchĂ© aux Bestiaux? Mira esta lista de paradas mĂĄs cercanas a tu destino Fauvet-Girel; Rosati; Douanes; Orfila; Apra; Fontainerie; Mairie De St-Laurent; Centre De St-Laurent; Ecole De St-Laurent. Puedes llegar a MarchĂ© aux Bestiaux en AutobĂșs. Ăstas son las lĂneas y rutas que tienen paradas cercanas AutobĂșs 402, 409, 418, TAD5 ÂżQuieres ver si hay otra ruta que te lleve allĂ antes? Moovit te ayuda a encontrar rutas y horarios alternativos. 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Parmentier(Antoine Augustin): Antoine Augustin Parmentier (nĂ© le 12 aoĂ»t 1737 Ă Montdidier dans le dĂ©partement de la Somme, en rĂ©gion Hauts-de-France et mort le 17 dĂ©cembre 1813 Ă Paris), est un pharmacien militaire, agronome, nutritionniste et hygiĂ©niste français. PrĂ©curseur de la chimie alimentaire et de lâagrobiologie, il est surtout connu pour son action de promotion en
1Le nĂ©goce du bĂ©tail, tel que nous lâentendons, inclut toutes les transactions qui portent sur les bovins, quâils soient maigres ou gras, destinĂ©s Ă lâengraissement ou Ă la boucherie, Ă©changĂ©s dans les fermes ou sur les champs de foire. Cette activitĂ© a Ă©tĂ© peu Ă©tudiĂ©e par les historiens 1. Ce dĂ©sintĂ©rĂȘt peut sâexpliquer de plusieurs maniĂšres. LâĂ©levage des bovins est restĂ©, jusquâĂ la seconde moitiĂ© du 19e siĂšcle, une activitĂ© marginale dans le systĂšme de polyculture alors prĂ©dominant dans les campagnes françaises 2. Cette position subordonnĂ©e de lâĂ©levage traduit la faiblesse quantitative et le caractĂšre rĂ©cent des Ă©tudes centrĂ©es sur les pays dont lâĂ©levage constitue une composante essentielle, voire quasi-exclusive » 3. Le Charolais-Brionnais 4, cadre de notre Ă©tude, est dans ce cas, de mĂȘme que de nombreux petits pays français oĂč lâĂ©levage sâest imposĂ© trĂšs tĂŽt comme lâactivitĂ© essentielle. On peut citer, par exemple, le cas de la Normandie oĂč lâembouche a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e dans les annĂ©es 1980 par lâhistorien Bernard Garnier 5. Un second Ă©lĂ©ment dâexplication relĂšve du dĂ©sintĂ©rĂȘt souvent portĂ© aux intermĂ©diaires 6. Comme toute activitĂ© essentiellement commerciale â acheter et vendre un produit sans le travailler et le transformer â le commerce du bĂ©tail souffre dâimages et dâa priori nĂ©gatifs. Les commerçants sont bien souvent considĂ©rĂ©s comme des intermĂ©diaires prĂ©levant une marge sans contrepartie. De plus, dans nos sociĂ©tĂ©s latino-chrĂ©tiennes, le commerçant nâest pas valorisĂ©, contrairement Ă ce qui se passe dans les sociĂ©tĂ©s anglo-saxonnes et protestantes qui lui donnent une place centrale. LâĂ©lĂ©ment dâexplication essentiel de cette invisibilitĂ© historique rĂ©side donc dans la mauvaise image, associĂ©e Ă leur activitĂ©, dont ont pĂąti les commerçants en bestiaux par le passĂ© 7. Le terme de maquignon », autrefois employĂ© pour dĂ©signer le commerçant en bestiaux, est aujourdâhui connotĂ© pĂ©jorativement. Ce mot constitue, pour nombre de nĂ©gociants actuels, la preuve dâune mauvaise image portĂ©e sur les intermĂ©diaires 8. Ă lâorigine utilisĂ© pour qualifier les marchands de chevaux, ce terme Ă©tĂ© Ă©tendu aux marchands de bĂ©tail. Il nâest pas aisĂ© de savoir Ă quelle Ă©poque et dans quelles conditions. Les maquignons » Ă©taient accusĂ©s de gagner de lâargent sur le dos » des Ă©leveurs, sans contrepartie pouvant justifier leur activitĂ©. Cette mauvaise image est aussi liĂ©e au fait que les relations entre les Ă©leveurs et les commerçants en bestiaux sont ambivalentes. En effet, les marchands de bestiaux sont bien souvent dâorigine paysanne, leurs parents ou grands-parents Ă©taient Ă©leveurs et ils le sont parfois eux-mĂȘmes. Sâils cernent donc bien le travail dâĂ©levage, leurs activitĂ©s commerciales leur ont donnĂ© une meilleure connaissance des animaux et des possibilitĂ©s de les valoriser. Ainsi, peut-ĂȘtre parce quâils sont mieux informĂ©s et ont gĂ©nĂ©ralement rĂ©ussi financiĂšrement, les commerçants sont Ă la fois respectĂ©s et jalousĂ©s par lâĂ©leveur 9. MalgrĂ© son rĂŽle Ă©conomique indispensable, la profession est souvent collectivement dĂ©criĂ©e et accusĂ©e de prĂ©lever des marges excessives, alors que, non sans paradoxe, au niveau individuel, les relations entre lâĂ©leveur et son nĂ©gociant sont empreintes de beaucoup de confiance, comme on peut sâen rendre compte sur le terrain. 2Certains chercheurs ont nĂ©anmoins approchĂ© ce sujet en marge de leur thĂšme dâĂ©tude. Les auteurs qui ont travaillĂ© sur les foires et marchĂ©s ont ainsi plus ou moins abordĂ© la question du commerce des bovins 10. Mais les acteurs de ce commerce ne font pas lâobjet dâune recherche fine, ils ne sont apprĂ©hendĂ©s que dans les relations quâils entretiennent avec la place marchande. Il nous fallait donc quitter ce lieu pour aller chez un commerçant en bestiaux et tenter de saisir lâinsaisissable. En effet, lâobscuritĂ© qui a longtemps rĂ©gnĂ© sur les Ă©changes, lâabsence de comptabilitĂ© Ă©crite jusquâĂ un passĂ© proche 11, la culture du secret au sein de ce monde semblent, de prime abord, autant dâadversitĂ©s quasi-insurmontables. Pourtant, la connaissance de la sociĂ©tĂ© rurale du Charolais-Brionnais passe par une approche des transactions portant sur les bovins et des circuits commerciaux gĂ©nĂ©rĂ©s par celles-ci. 3La persĂ©vĂ©rance, conjuguĂ©e Ă une bonne dose de chance, nous a permis de surmonter ces obstacles, en ayant accĂšs Ă une comptabilitĂ© commerciale, couvrant la pĂ©riode 1977-1995. Son propriĂ©taire, Bernard Lorton, ĂągĂ© aujourdâhui dâune cinquantaine dâannĂ©es, fait du commerce de bĂ©tail depuis 1972. Il sâest installĂ© dans la commune de Varennes-sous-Dun, aux confins du Charolais-Brionnais Ă lâextrĂ©mitĂ© sud du dĂ©partement de la SaĂŽne-et-Loire, Ă la limite du RhĂŽne, sur la petite exploitation que faisait valoir son pĂšre. Ce dernier faisait de lâĂ©levage de bovins charolais. Son fils, considĂ©rant lâĂ©troitesse de lâexploitation qui ne pouvait guĂšre ĂȘtre agrandie, et attirĂ© par le commerce, sâest lancĂ© dans cette activitĂ©. SituĂ©e Ă proximitĂ© du haut Beaujolais, son activitĂ© a dâabord consistĂ© Ă Ă©couler les petits veaux issus des cheptels laitiers du secteur quâil dĂ©signe lui-mĂȘme sous le qualificatif de la montagne », et qui regroupe les communes situĂ©es au nord du dĂ©partement du RhĂŽne et en bordure de celui de la SaĂŽne-et-Loire. Il sâest ensuite progressivement orientĂ©, lorsque se sont dĂ©veloppĂ©s les cheptels allaitants charolais, vers lâĂ©coulement des produits de cet Ă©levage broutards puis taurillons, tout en Ă©largissant son aire dâachat. LâĂ©tude des livres de comptes, qui nous ont Ă©tĂ© offerts, permet dâapprĂ©hender, au plus prĂšs et au quotidien, lâactivitĂ© du nĂ©goce de bĂ©tail. En fonction de contraintes de temps et de traitement, nous avons fait le choix de travailler sur les annĂ©es 1977, 1985 et 1993. Cette recherche nous a paru suffisamment riche pour permettre une premiĂšre exploitation dâensemble que nous livrons ici. Les rĂ©sultats de ce long et passionnant travail tĂ©moignent des Ă©volutions quâa connues lâactivitĂ© durant cette pĂ©riode. 4Dans un contexte de profonds changements au sein de la filiĂšre â industrialisation de la viande, prise de pouvoir des grandes surfaces et des centrales dâachat, mise en place du marchĂ© europĂ©en et dâaides Ă la production, mondialisation des Ă©changes â il sâagit de voir comment le nĂ©goce traditionnel a su sâadapter. 5En SaĂŽne-et-Loire, au milieu des annĂ©es 1970, environ 70 % des animaux sont vendus Ă la ferme 12, surtout dans le maigre. Les commerçants en bestiaux dominent le marchĂ©, ils contrĂŽlent celui du maigre, puisque 78 % des ventes se font par leur intermĂ©diaire 13. Ils rĂ©alisent 68 % de leurs achats sur le marchĂ© du maigre et 32 % sur celui du gras 14. Ils travaillent principalement avec des Ă©leveurs de bovins de race charolaise qui leur sont favorables parce que, selon eux, il existe une libre discussion avec les marchands qui paient comptant et qui achĂštent tous types de bĂȘtes. Le commerce est facilitĂ©. Lâindividualisme qui caractĂ©rise la rĂ©gion Ă©tudiĂ©e et les contacts personnels entre lâĂ©leveur et le marchand justifient bien la prĂ©fĂ©rence pour ce type de dĂ©bouchĂ©. Les groupements nâont encore quâun faible impact. La part rĂ©duite du marchĂ© prise par la coopĂ©ration, environ 20 %, suffit Ă rappeler que le systĂšme charolais est un systĂšme social, qui reste trĂšs cohĂ©rent et marquĂ© par la commercialisation traditionnelle » incarnĂ©e Ă la fois par les nĂ©gociants et les foires et marchĂ©s. La comptabilitĂ© commerciale, du document Ă lâentreprise un moyen dâapprocher le nĂ©goce du bĂ©tail 6Les documents que nous avons recueillis et sauvĂ©s dâune destruction certaine, sont dâune grande richesse et dâune incomparable utilitĂ© pour Ă©tudier de prĂšs le fonctionnement du commerce du bĂ©tail. Ils se prĂ©sentent sous la forme de cahiers deux par an au dĂ©but de la pĂ©riode, une demi-douzaine dans les annĂ©es 1990, dans lesquels sont rĂ©pertoriĂ©s tous les animaux achetĂ©s par le nĂ©gociant. Une ligne correspond Ă un animal. Chaque ligne contient la date dâachat, la catĂ©gorie de lâanimal, les nom, prĂ©nom et adresse des fournisseurs principalement des Ă©leveurs, quelquefois dâautres commerçants, le numĂ©ro dâidentification de la bĂȘte si elle en possĂšde un ce qui au dĂ©but de la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e, et contrairement Ă aujourdâhui, nâĂ©tait pas obligatoire, le prix dâachat, la date de vente, les nom, prĂ©nom et adresse du client un autre commerçant, un engraisseur, un exportateur, un chevillard, un abattoirâŠ, le prix de vente et la mention du terme export » le cas Ă©chĂ©ant. Les annĂ©es 1977, 1985 et 1993 ont subi un long traitement informatique, sous tableur et base de donnĂ©es 15. 7Les Ă©lĂ©ments identifiant lâanimal commercialisĂ© sont regroupĂ©s dans un premier bloc. La rubrique catĂ©gorie de bĂȘte » indique sur quel type de bovin porte la transaction veau, vache, taureau, broutard 16, taurillon 17, gĂ©nisse 18, chĂątron 19, mulotte, mulot ou culard 20. Un comptage par type de bĂȘte peut ainsi ĂȘtre effectuĂ© rapidement. Une seconde sĂ©rie de donnĂ©es regroupe les informations dont nous disposons pour identifier le vendeur. Il est ainsi possible de savoir, par exemple, combien de bĂȘtes ont Ă©tĂ© achetĂ©es au cours de lâannĂ©e Ă tel individu. Les rubriques dĂ©partement du fournisseur » et commune du fournisseur » ont servi Ă localiser lâaire gĂ©ographique dans laquelle le commerçant rĂ©alise ses achats. Une interrogation par dĂ©partement puis par commune a Ă©tĂ© effectuĂ©e. Un troisiĂšme bloc concerne le client qui rachĂšte la bĂȘte. Comme pour les fournisseurs, le nombre de bĂȘtes revendues Ă chaque client peut ĂȘtre connu. Les rubriques dĂ©partement du client » et commune du client » ont Ă©tĂ© utilisĂ©es pour dĂ©terminer lâespace dans lequel sont rĂ©alisĂ©es les ventes. La case export » permet de comptabiliser le nombre de bĂȘtes qui partent Ă lâĂ©tranger. LâactivitĂ© » constitue le dernier groupe de renseignements. La rubrique marge » est le rĂ©sultat de lâopĂ©ration prix de vente moins prix dâachat 21. Dâautres calculs ont Ă©tĂ© effectuĂ©s, notamment par catĂ©gories de bĂ©tail. La case temps achat/vente » indique le nombre de jours durant lesquels le bovin est restĂ© chez le commerçant. Elle rĂ©sulte de la diffĂ©rence entre le jour oĂč le bovin quitte le centre dâallotement du commerçant et le jour oĂč il y est arrivĂ©. Le temps moyen de stockage des bovins peut ainsi ĂȘtre calculĂ© en fonction des diffĂ©rentes catĂ©gories, etc. 8Le tableau et la base de donnĂ©es se complĂštent pour rĂ©pondre Ă notre questionnement concernant lâactivitĂ© Ă©conomique du commerçant en bestiaux. Comment fonctionne le nĂ©goce au quotidien ? OĂč, quand et Ă qui sont achetĂ©s les animaux ? Combien de bĂȘtes sont, en moyenne, achetĂ©es Ă chaque fournisseur ? Lâaire dâachat a-t-elle connu une Ă©volution entre 1977 et 1993 ? OĂč, quand et Ă qui sont revendus les bovins ? Lâaire de vente a-t-elle changĂ© ? Sur quels types de bovins portent les transactions ? Quelles sont les catĂ©gories qui ont connu une croissance et au contraire celles qui ont dĂ©clinĂ© ? Combien de temps les animaux restent-ils chez le nĂ©gociant ? Y a-t-il des Ă©carts entre les diffĂ©rentes catĂ©gories de bĂȘtes ? Comment se rĂ©partit lâactivitĂ© sur lâannĂ©e, câest-Ă -dire existe-t-il des pĂ©riodes de forte activitĂ© et dâautres oĂč le commerce serait plus calme ? Les pĂ©riodes dâintenses mouvements dâanimaux sont-elles restĂ©es les mĂȘmes ? Les marges ont-elles variĂ© sur la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e ? Sur quel type de bĂȘtes est-il plus facile de gagner » et au contraire sur quelle catĂ©gorie les marges sont-elles difficiles Ă prendre ? Nombreuses questions auxquelles il a Ă©tĂ© possible dâapporter des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse pertinents grĂące aux rĂ©sultats obtenus par le traitement de cette comptabilitĂ© commerciale et Ă la collaboration du nĂ©gociant qui nous a aidĂ© Ă les interprĂ©ter. Une activitĂ© en trĂšs forte expansion Une croissance continue 9Entre 1977 et 1993, lâactivitĂ© commerciale a Ă©tĂ© multipliĂ©e par dix environ, soit une hausse approximative de 875 %. De 1 489 bĂȘtes commercialisĂ©es en 1977, le nĂ©gociant est passĂ© Ă 14 487 en 1993. Si lâon sâen tient aux trois annĂ©es de rĂ©fĂ©rence, la progression semble avoir Ă©tĂ© constante, puisque le nombre de tĂȘtes a Ă©tĂ© multipliĂ© par trois entre 1977 et 1985 de mĂȘme quâentre 1985 et 1993. Pourtant, si lâon regarde le graphique suivant 22, on se rend compte que lâĂ©volution a Ă©tĂ© assez irrĂ©guliĂšre, surtout entre 1985 et 1993, avec des variations parfois nĂ©gatives. Graphique 1 Ăvolution de lâactivitĂ© commerciale de 1977 Ă 1995 10Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e sur la commercialisation des bovins en SaĂŽne-et-Loire, rĂ©vĂšle que lâactivitĂ© moyenne des nĂ©gociants en 1980 serait de 200 animaux achetĂ©s par an 23. 83 % des commerçants achĂšteraient moins de 200 animaux chaque annĂ©e. Bernard Lorton en a commercialisĂ© 3 423 en 1980. On peut ainsi dire, sans exagĂ©ration, quâil fait partie des gros » commerçants. 11La hausse importante de lâactivitĂ©, sur la pĂ©riode, sâest accompagnĂ©e de changements importants quant Ă la structure du commerce. Une modification des types de bĂȘtes sâest opĂ©rĂ©e ainsi quâune nouvelle rĂ©partition de lâactivitĂ© tout au long de lâannĂ©e. Dâune spĂ©cialisation Ă lâautre 12En 1977, lâactivitĂ© est orientĂ©e vers les veaux qui reprĂ©sentent la principale catĂ©gorie, 67 % des bĂȘtes achetĂ©es, soit 997 tĂȘtes. Les broutards, dont la production se dĂ©veloppe, occupent la seconde position 14 %, 211 tĂȘtes, les vaches la troisiĂšme 8 %, 117 tĂȘtes. Viennent ensuite les taureaux 5 %, 76 tĂȘtes, les gĂ©nisses 4 %, 65 tĂȘtes, les mulotes 0,6 %, 9 tĂȘtes, les mulots 0,5 %, 8 tĂȘtes et les chĂątrons 0,4 %, 6 tĂȘtes. 13En 1985, le commerce des petits veaux demeure la principale activitĂ©. Ils constituent toujours la principale catĂ©gorie, leur nombre a Ă©tĂ© multipliĂ© par deux environ, mais leur part a diminuĂ© de presque 25 points, 44 %, 2 130 tĂȘtes. Les broutards, dont la production est en pleine expansion, conservent la seconde position. Leur nombre a Ă©tĂ© multipliĂ© par six environ 29 %, 1 390 tĂȘtes. Les vaches sont toujours en troisiĂšme place, leur part et leur nombre ont doublĂ© 15 %, 711 tĂȘtes. Viennent ensuite les gĂ©nisses dont la part a doublĂ© 10 %, 485 tĂȘtes, les taureaux 2 %, 90 tĂȘtes, les taurillons qui apparaissent 1 %, 51 tĂȘtes, mais qui ne reprĂ©sentent quâune infime part des transactions, les bĆufs 0,2 %, 10 tĂȘtes, les chĂątrons 0,1 %, 5 tĂȘtes et la mulote. 14En 1993, une rĂ©orientation des types de bĂȘtes sâopĂšre et bouleverse la rĂ©partition par catĂ©gories. Les taurillons dominent les achats 32 %, 4 619 tĂȘtes, suivis de trĂšs prĂšs par les broutards 31 %, 4 426 tĂȘtes. Viennent ensuite les gĂ©nisses, 15 %, 2 106 tĂȘtes, toujours en progression. Le nombre de vaches a Ă©tĂ© multipliĂ© par deux environ, mais leur part a baissĂ© de 15 % Ă 10 % du total 1 497 tĂȘtes. Les veaux, qui jusquâalors reprĂ©sentaient lâessentiel des transactions, sont dorĂ©navant une catĂ©gorie minoritaire, ils ont connu un trĂšs net recul, leur nombre ayant Ă©tĂ© divisĂ© par 1,5. Ils ne reprĂ©sentent plus que 10 % des Ă©changes, soit 1 450 tĂȘtes. Puis viennent les taureaux 3 %, 376 tĂȘtes, les bĆufs 0,1 %, 9 tĂȘtes, les mulotes 2 tĂȘtes, le mulot et le culard. Tableau 1 RĂ©partition des achats de bovins, par catĂ©gorie, 1977, 1985 et 1993 CatĂ©gories 1977 1985 1993 Nbre % Nbre % Nbre % bĆufs 0 0 10 0,2 9 0,1 broutards 211 14 1390 29 4426 31 chĂątrons 6 0,4 5 0,1 0 0 culards 0 0 0 0 1 0,01 gĂ©nisses 65 4 485 10 2106 15 mulots 8 0,5 0 0 1 0,01 mulotes 9 0,6 1 0,02 2 0,01 taureaux 76 5 90 1,8 376 3 taurillons 0 0 51 1 4619 32 vaches 117 8 711 15 1497 10 veaux 997 67 2130 44 1450 10 total 1489 100 4873 100 14487 100 15Cette rĂ©orientation des types de bĂ©tail sâaccompagne dâune nouvelle rĂ©partition de lâactivitĂ© tout au long de lâannĂ©e. Vers un Ă©talement de lâactivitĂ© les prĂ©mices dâune dĂ©saisonnalitĂ© Graphique 2 EntrĂ©es et sorties de bovins, 1977 16En 1977, les entrĂ©es mensuelles varient entre un minimum de 79 au mois de dĂ©cembre et un maximum de 162 en mars, soit un Ă©cart de 105 %. LâactivitĂ© est assez importante entre janvier et mai, les entrĂ©es de bovins oscillant entre 100 et 150 par mois, elle connaĂźt un flĂ©chissement en juin et juillet, puis elle reprend Ă partir dâaoĂ»t, jusquâen octobre, et dĂ©cline en novembre et dĂ©cembre. Deux saisons de forts mouvements se dĂ©gagent lâune printaniĂšre, lâautre automnale. Graphique 3 EntrĂ©es et sorties de bovins, 1985 17En 1985, les entrĂ©es mensuelles oscillent entre un minimum de 247 en aoĂ»t et un maximum de 808 en octobre, soit une variation de 227 %. LâactivitĂ© croĂźt entre janvier et avril, elle dĂ©cline ensuite jusquâen aoĂ»t, puis augmente fortement en septembre et octobre, avant de baisser Ă nouveau en novembre et dĂ©cembre. Deux saisons Ă©mergent, au printemps et en automne, mais celle du printemps semble moins marquĂ©e quâen 1977. 18Au dĂ©but des annĂ©es 1980, la production bovine reste assez traditionnelle trĂšs peu de taurillons, pourcentage Ă©levĂ© de veaux, vaches et gĂ©nisses grasses. Le systĂšme est peu intensifiĂ©. Ă lâĂ©chelle dĂ©partementale, les ventes sont trĂšs saisonnalisĂ©es, 54 % des ventes dâanimaux maigres sont rĂ©alisĂ©es durant les quatre derniers mois de lâannĂ©e, 45 % pour les animaux gras et 41 % pour les vaches 24. Lâessentiel des transactions se font Ă la fin de la pĂ©riode dâherbage, avant le retour Ă lâĂ©table. Les pĂ©riodes de ventes de vaches sont en revanche assez Ă©talĂ©es 25. Graphique 4 EntrĂ©es et sorties de bovins, 1993 19En 1993, les entrĂ©es mensuelles diffĂšrent entre un minimum de 870 en fĂ©vrier et un maximum de 1 619 en septembre, soit une variation de 86 %. LâactivitĂ© baisse en fĂ©vrier, elle augmente fortement en mars, puis oscille entre 1 000 et 1 200 tĂȘtes mensuelles entre avril et aoĂ»t. Septembre voit une hausse importante des transactions, qui stagnent ensuite autour de 1 200 bovins dâoctobre Ă dĂ©cembre. Deux mois se distinguent fĂ©vrier oĂč les Ă©changes sont faibles et septembre oĂč ils sont trĂšs importants. Le restant de lâannĂ©e lâactivitĂ© paraĂźt plutĂŽt stable, elle tend Ă sâaplanir et se dĂ©saisonnaliser. Ce phĂ©nomĂšne sâexplique par les types de bĂȘtes commercialisĂ©s. Les broutards, qui reprĂ©sentent lâessentiel des Ă©changes en fin dâannĂ©e jusquâen fĂ©vrier, sont relayĂ©s par les taurillons de mars Ă juillet. Du veau au taurillon Les veaux 20Les veaux reprĂ©sentent la principale catĂ©gorie en 1977 et en 1985. Il sâagit de trois semaines » croisĂ©s ou de couleur, destinĂ©s Ă lâexportations vers les ateliers dâengraissement industriels. Ils sont achetĂ©s principalement dans les petites exploitations laitiĂšres de la montagne » tout au long de lâannĂ©e. Ă cette Ă©poque, les vaches vĂȘlent tout au long de lâannĂ©e, il nâexiste pas de pĂ©riodes de vĂȘlage bien dĂ©terminĂ©e 26. Graphique 5 EntrĂ©es et sorties de veaux, 1977 21En 1977, les Ă©changes sont importants entre janvier et mai, surtout en mars, ils ralentissent en juin et juillet, puis reprennent en aoĂ»t et dĂ©clinent Ă la fin de lâannĂ©e. En septembre et octobre, il sâagit de demi-broutards », câest-Ă -dire de veaux de deux Ă quatre mois sous les mĂšres 27. Graphique 6 EntrĂ©es et sorties de veaux, 1985 22En 1985, les veaux croisĂ©s et de couleurs composent encore lâessentiel de lâeffectif. La courbe suit la mĂȘme trajectoire que la prĂ©cĂ©dente. Les vĂȘlages sâeffectuent, chez les laitiers, en janvier, fĂ©vrier, de mai Ă juillet et en septembre, octobre 28. LâĂ©tĂ© est une Ă©poque oĂč les sorties de fermes sont moins importantes. Graphique 7 EntrĂ©es et sorties de veaux, 1993 23En 1993, lâeffectif des veaux comprend encore beaucoup de laitiers. La courbe a un profil diffĂ©rent des prĂ©cĂ©dentes. LâactivitĂ© semble plus rĂ©guliĂšre entre janvier et mai, elle ralentit en Ă©tĂ©, puis connaĂźt une forte croissance Ă partir de septembre. Le maximum du mois dâoctobre est dĂ» aux entrĂ©es de veaux de race charolaise. Il sâagit de vaches retardataires qui ont vĂȘlĂ© en juillet et aoĂ»t. Les veaux sont alors vendus avec leurs mĂšres, sous forme de paquets » 29. Ă cette date, le commerçant achĂšte beaucoup de veaux charolais de deux mois, deux mois et demi, ce quâil ne fait plus aujourdâhui. Les broutards Graphique 8 EntrĂ©es et sorties de broutards, 1977 Graphique 9 EntrĂ©es et sorties de broutards, 1985 24En 1977 et 1985 les courbes des entrĂ©es et des sorties de broutards suivent la mĂȘme Ă©volution. Cette production est Ă lâĂ©poque saisonniĂšre. LâactivitĂ© est nulle ou quasi-nulle entre janvier et aoĂ»t. Les Ă©changes dĂ©butent en septembre, ils culminent en octobre, dĂ©clinent en novembre et dĂ©cembre. 25La production de broutards, animaux sevrĂ©s vendus aprĂšs la saison dâherbe Ă lâautomne, a dĂ©butĂ©, en Charolais-Brionnais, dans les annĂ©es 1960. Elle sâaccroĂźt en rĂ©ponse Ă la demande italienne pour ce type dâanimaux jeunes. Elle correspond au dĂ©veloppement des ateliers de production de taurillons en Italie et en France, dans le second cas, principalement dans le cadre des groupements de producteurs. Les animaux sont placĂ©s chez les adhĂ©rents de ces structures, en Bretagne, en VendĂ©e, dans le Nord ou en Champagne essentiellement. Peu Ă peu les Ă©leveurs, encouragĂ©s par des aides PAC, en particulier par la prime Ă la vache allaitante », sâorientent vers ce produit, dont le cycle est court. LâintĂ©rĂȘt de produire des animaux plus jeunes rĂ©side dans la possibilitĂ© de faire tourner lâargent plus vite 30. Le dĂ©part de cette production de maigre se fait dans un contexte oĂč lâaccroissement de la finition des bovins rencontre de plus en plus dâobstacles insuffisance des ressources fourragĂšres en quantitĂ© et en qualitĂ©, manque de main dâĆuvre, inadaptation des bĂątiments dâĂ©levage, prix du gras insuffisant par rapport au prix du maigre 31. De plus, la formidable augmentation de la demande italienne en broutards, qui a plus que triplĂ© de 1970 Ă 1981, encourage les Ă©leveurs bovins de SaĂŽne-et-Loire Ă se lancer dans cette production. Ainsi dâune rĂ©gion produisant essentiellement des animaux gras, la zone dâĂ©levage est devenue un pays de naissage, laissant la production de jeunes bovins Ă dâautres contrĂ©es et Ă dâautres Ă©leveurs dont elle est un fournisseur important de matiĂšre premiĂšre 32. Le marchĂ© italien a offert, et offre, un excellent dĂ©bouchĂ© aux animaux maigres de SaĂŽne-et-Loire en absorbant, au milieu des annĂ©es 1980, quelque 500 000 tĂȘtes de broutards annuellement, alors quâil en a achetĂ© 150 000 en 1970 et 375 000 en 1975 33. La demande des engraisseurs de taurillons Ă lâintĂ©rieur de lâhexagone est Ă©galement importante, de lâordre de 150 000 tĂȘtes 34. Le vaste mouvement de crĂ©ation et de restructuration de lâindustrie agroalimentaire, notamment dans lâouest, la diffusion de techniques de production intensives dans les rĂ©gions laitiĂšres 35 participent Ă lâaccroissement de la demande de broutards. 26Ă ces faits de portĂ©e nationale, baisse des dĂ©bouchĂ©s en bĆufs et gĂ©nisses, augmentation de la demande en jeunes bovins, il faut peut-ĂȘtre Ă©galement rattacher une certaine extensification de la production. Le nombre de vaches a augmentĂ© de 8 % de 1970 Ă 1979 en SaĂŽne-et-Loire, celui des bovins de 13 %. En fait, tout se passe comme si, se trouvant face Ă une certaine rĂ©duction de la demande pour leurs productions traditionnelles » â le bĆuf et la gĂ©nisse de bon format â, les Ă©leveurs, au lieu de se tourner vers une production de gras rajeunie â le taurillon ou le taureau de 24 Ă 26 mois â sâĂ©taient tournĂ©s vers le marchĂ© italien, trĂšs porteur depuis 1974 36. Ă tel point dâailleurs que la structure des ventes dâanimaux maigres a nettement Ă©voluĂ© dans la dĂ©cennie 1970, le nombre de broutards augmentant beaucoup plus que le nombre de gros bovins de plus de deux ans, qui sont surtout des animaux maigres destinĂ©s Ă la production de bĆufs et gĂ©nisses grasses 37. Graphique 10 EntrĂ©es et sorties de broutards, 1993 27Le graphique de lâannĂ©e 1993 diffĂšre de ceux des annĂ©es prĂ©cĂ©demment Ă©tudiĂ©es. LâactivitĂ© est importante en janvier, elle dĂ©cline en fĂ©vrier et mars, puis sâarrĂȘte entre avril et juillet. La saison des broutards dĂ©bute plus tĂŽt quâauparavant, dĂšs aoĂ»t. Au niveau des fermes, les Ă©leveurs tendent Ă dĂ©saisonnaliser les vĂȘlages, qui se font de plus en plus tĂŽt, ce qui entraĂźne cet avancement des sorties. LâactivitĂ© explose en septembre, ralentit mais se poursuit en octobre, reprend en novembre et dĂ©cembre pour se continuer au dĂ©but de lâannĂ©e suivante. Les Ă©changes rĂ©alisĂ©s de janvier Ă mars 1993 correspondent en fait Ă la fin de la campagne de ventes des broutards de 1992. On assiste ainsi Ă un Ă©talement des transactions. Ce phĂ©nomĂšne correspond au dĂ©veloppement de lâalourdissement de ces animaux. Certains Ă©leveurs ne vendent plus leurs broutards en fin dâannĂ©e. Ils les sĂšvrent et les alourdissent Ă lâĂ©table durant lâhiver. Certaines mesures de la Politique agricole commune PAC favorisent la production de broutards repoussĂ©s 38, notamment la mise en place de la PSBM, prime spĂ©ciale aux bovins mĂąles 39. Dans le Brionnais, nombreux sont aussi les exploitants qui achĂštent des broutards en fin dâannĂ©e afin de les alourdir et de bĂ©nĂ©ficier, au passage, de cette aide financiĂšre. 28Les broutards classiques sont vendus en maigre, en gĂ©nĂ©ral Ă moins de dix mois. Les broutards repoussĂ©s ont subi, soit chez un Ă©leveur, soit chez un engraisseur, au prĂ© ou en stabulation, un engraissement de 90 Ă 100 jours, avec une alimentation riche et maĂźtrisĂ©e. Lâobjectif est dâatteindre 100 Ă 120 kilogrammes de gain sur 90 Ă 100 jours sans engraisser lâanimal. Le broutard est alors vendu au cours du premier trimestre et au dĂ©but du deuxiĂšme pour ĂȘtre fini comme taurillon 40. 29Entre 1990 et 1994, les marchĂ©s aux animaux maigres Ă lâexportation, principalement vers lâItalie et lâEspagne, se sont fortement dĂ©veloppĂ©s 41. Les broutards, exportĂ©s principalement vers lâItalie et les laitonnes vers lâEspagne, reprĂ©sentent environ 60 % de la production charolaise. Cette orientation rend les exploitations trĂšs dĂ©pendantes des marchĂ©s 42. Pour rĂ©pondre Ă des besoins dâapprovisionnement plus rĂ©guliers, rĂ©partis dans lâannĂ©e, on observe une commercialisation de plus en plus Ă©talĂ©e des animaux maigres ainsi quâun Ă©largissement de la gamme des poids et des Ăąges 43. 30DĂšs le dĂ©but de la dĂ©cennie 1990, lâengraissement est en rĂ©gression, Ă cause, entre autres, du systĂšme des aides de la PAC. Les Ă©leveurs pratiquant la finition des bovins sont obligĂ©s dâaugmenter leur chargement 44, ce qui leur interdit certaines aides de la PAC, accordĂ©es aux systĂšmes extensifs. Un engraissement moindre les pousse Ă accroĂźtre la taille de leur troupeau, ce qui les Ă©loigne du marchĂ© de la viande 45. Les taurillons Graphique 11 EntrĂ©es et sorties de taurillons, 1985 31En 1985, Bernard Lorton a commercialisĂ© seulement 51 taurillons, principalement en novembre. Il sâagit de taureaux de 18 mois qui connaissent Ă cette Ă©poque de lâannĂ©e une trĂšs forte demande en provenance dâItalie. Le nĂ©gociant raconte avoir vu le champ de foire de Saint-Christophe-en-Brionnais plein de ce type de bovin au mois de dĂ©cembre 46. Les cours sont Ă©levĂ©s, les clients nombreux. Ces animaux sont vendus entre 500 et 550 kilogrammes. Graphique 12 EntrĂ©es et sorties de taurillons, 1993 32En 1993, ces taureaux de fin dâannĂ©e » nâexistent plus. Les sorties de taurillons des fermes sâĂ©talent entre fĂ©vrier et aoĂ»t, et prolongent ainsi celles des broutards. La rĂ©gion charolaise est venue tardivement Ă cette production de semi-gras ». Elle a dĂ©butĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1990. 33Ainsi, les mĂ©thodes de production et leurs produits doivent sâadapter aux nouveaux besoins du marchĂ©. Les dĂ©bouchĂ©s exigent une rĂ©gularitĂ© quant Ă lâapprovisionnement, et un prix modĂ©rĂ©. Dans les annĂ©es 1970-1980, on assiste au dĂ©veloppement des jeunes bovins, aux coĂ»ts de production plus faibles que les bĆufs traditionnels. LâhomogĂ©nĂ©itĂ© des carcasses est indispensable Ă la dĂ©coupe industrielle qui sâimpose. Les lots dâanimaux vendus par les nĂ©gociants doivent ĂȘtre homogĂšnes. LâĂ©volution tend vers une standardisation des bovins. Dâun commerce local Ă un commerce rĂ©gional 34Pour rĂ©pondre Ă la demande, le nĂ©gociant doit adapter son bassin dâapprovisionnement afin de trouver les animaux pouvant satisfaire ses clients. Les principaux dĂ©partements fournisseurs Cartes 1-3 EntrĂ©es de bovins dĂ©partements fournisseurs, toutes catĂ©gories confondues 1977 11 dĂ©partements identifiĂ©s 1985 18 dĂ©partements identifiĂ©s 1993 11 dĂ©partements identifiĂ©s 35Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e sur la commercialisation des bovins en SaĂŽne-et-Loire, les nĂ©gociants en bestiaux sâapprovisionnent dans leur rĂ©gion, pour 47 % de leurs achats et quasi-exclusivement dans leurs zones dâĂ©levage Ă 86 % 47. Ce constat est pratiquement indĂ©pendant de la taille des commerçants. Les grands nĂ©gociants » achĂštent 18 % des animaux en dehors de leur zone dâĂ©levage, pour les trĂšs petits environ 35 animaux, le pourcentage est de 16 %. Il semblerait mĂȘme que plus le marchand est petit, plus il sâapprovisionne loin. Ces rĂ©sultats se rapprochent de ceux que nous avons pu observer dans le cadre de notre travail. Le type de relation commerciale nouĂ©e est fondĂ© sur la connaissance interprofessionnelle, encourageant la vente dans la rĂ©gion 48. 36En 1977, onze dĂ©partements fournisseurs apparaissent, mais les achats sâeffectuent principalement en SaĂŽne-et-Loire, environ 70 %, et dans une zone Ă proximitĂ© immĂ©diate, RhĂŽne, 21 %, Loire, 7 % et NiĂšvre. En 1985, 18 dĂ©partements fournisseurs sont comptabilisĂ©s. Cependant lâessentiel des achats est effectuĂ© en SaĂŽne-et-Loire, environ 73 %, et dans les dĂ©partements voisins, RhĂŽne, 26 %, NiĂšvre, Loire et Allier. En 1993, onze dĂ©partements fournisseurs sont recensĂ©s. On note un resserrement de lâaire dâachat qui se concentre dorĂ©navant sur les dĂ©partements du centre de la France, sur le grand bassin allaitant du Massif central. Durant la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e, le principal dĂ©partement fournisseur demeure la SaĂŽne-et-Loire, qui conforte mĂȘme sa position puisquâil passe dâĂ peine 70 % en 1977 Ă plus de 80 % en 1993. Le nombre dâanimaux fournis a quant Ă lui Ă©tĂ© multipliĂ© par douze, passant de 1 026 Ă 11 975. Les dĂ©partements excentrĂ©s ne sont pas visitĂ©s par le nĂ©gociant. Les bovins provenant de ces lieux transitent par les marchĂ©s quâil frĂ©quente. La montagne » un centre devenu pĂ©riphĂ©rie Cartes 4-6 DĂ©partement du RhĂŽne - EntrĂ©es de bovins communes fournisseuses, toutes catĂ©gories confondues 1977 28 communes identifiĂ©es 1985 39 communes identifiĂ©es 1993 26 communes identifiĂ©es 37Le RhĂŽne, qualifiĂ© avec les quelques communes voisines de SaĂŽne-et-Loire de montagne », constitue un dĂ©partement fournisseur important. En 1977, 21 % des animaux y sont achetĂ©s, soit 318 bovins. Câest le second dĂ©partement fournisseur. 28 communes fournissent du bĂ©tail. Elles se rĂ©partissent en deux zones. Lâune Ă lâextrĂȘme nord du dĂ©partement qui correspond au canton de Monsols et Ă une partie de ceux de Beaujeu et Lamure-sur-Azergues, oĂč le commerçant fait des tournĂ©es trĂšs rĂ©guliĂšres en fermes ; lâautre au sud-ouest dans le canton de Saint-Laurent-de-Chamousset, oĂč chaque lundi matin Bernard Lorton achĂšte des veaux sur le marchĂ©. En 1985, 26 % des animaux sont achetĂ©s dans le RhĂŽne, qui reste le deuxiĂšme dĂ©partement fournisseur avec 1 241 bovins, soit une multiplication du nombre par quatre. 39 communes ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©es. Les deux zones prĂ©cĂ©demment dĂ©crites apparaissent. La zone nord connaĂźt une nette extension en direction du sud, tout le canton de Monsols est concernĂ©, une grande partie de ceux de Lamure-sur-Azergues, Beaujeu et Belleville. Des tournĂ©es importantes y sont effectuĂ©es par le commerçant et son acheteur chaque semaine. La zone au sud-ouest sâest en revanche trĂšs nettement rĂ©tractĂ©e, deux communes y subsistent. Ce phĂ©nomĂšne sâexplique par le fait que le nĂ©gociant ne frĂ©quente quasiment plus le marchĂ© aux veaux de Saint-Laurent-de-Chamousset. En 1993, seulement 4 % des animaux sont achetĂ©s dans le RhĂŽne, troisiĂšme dĂ©partement fournisseur, soit 573 bovins. 26 communes sont recensĂ©es. On observe une trĂšs nette rĂ©duction de la zone nord qui ne concerne plus que quelques communes des cantons de Monsols, Beaujeu et Lamure-sur-Azergues et un petit noyau au sud-ouest, principalement dans le canton de Thizy qui ne regroupe quâun nombre limitĂ© de communes. Ce resserrement sâexplique par le dĂ©part de lâacheteur qui tournait » rĂ©guliĂšrement dans ce secteur. Au milieu des annĂ©es 1990, il part de chez Bernard Lorton pour sâinstaller Ă son compte. Son ancien patron lui laisse une grande partie de la clientĂšle du RhĂŽne. Ă partir de ce moment, ce dernier ne va plus que jusquâau col de Crie. Trois communes de la zone sud se maintiennent. Lentilly apparaĂźt, oĂč siĂšge un important dĂ©bouchĂ© de Bernard Lorton Ă qui il arrive parfois dâacheter des bovins. La zone charolaise une pĂ©riphĂ©rie devenue centre Cartes 7-9 DĂ©partement de SaĂŽne-et-Loire - EntrĂ©es de bovins communes fournisseuses, toutes catĂ©gories confondues 1977 59 communes identifiĂ©es 1985 78 communes identifiĂ©es 1993 236 communes identifiĂ©es 38En 1977, 70 % des animaux sont achetĂ©s en SaĂŽne-et-Loire, oĂč est installĂ© le commerçant, soit 1 026 bovins 59 communes fournissent du bĂ©tail. Elles sont situĂ©es autour du lieu dâimplantation du commerce, Ă lâextrĂȘme sud-ouest du dĂ©partement, Ă la frontiĂšre avec le RhĂŽne. Quelques communes Ă©parses apparaissent en dehors de cette zone, Ă lâouest du dĂ©partement. Des tournĂ©es sont effectuĂ©es par le commerçant. Il achĂšte aussi des animaux sur le marchĂ© de Saint-Christophe-en-Brionnais, en provenance de SaĂŽne-et-Loire. En 1985, 73 % des bĂȘtes sont achetĂ©es dans ce dĂ©partement. 78 communes sont recensĂ©es. La mĂȘme zone se dessine, avec une extension vers lâouest et des communes isolĂ©es plus nombreuses et dispersĂ©es aux quatre coins du dĂ©partement. En 1993, 83 % des bovins proviennent de ce dĂ©partement. 236 communes fournissent du bĂ©tail, leur nombre a Ă©tĂ© multipliĂ© par quatre entre 1977 et 1993. On observe une formidable extension de la zone dâachat sur la quasi-totalitĂ© de la moitiĂ© ouest du dĂ©partement le Brionnais, le Charolais, la Sologne bourbonnaise, le Toulonnais, une grande partie de lâAutunois, le sud du Morvan, une partie du Clunysois et de la CĂŽte chalonnaise. Quelques communes Ă©parses apparaissent mĂȘme en MĂąconnais et en Bresse. Il sâagit pour ces derniĂšres dâachats rĂ©alisĂ©s sur les foires et marchĂ©s. 39Lâaire dâachat sâest considĂ©rablement agrandie lorsque le commerçant a attaquĂ© lâexportation de jeunes bovins, Ă la fin des annĂ©es 1980. Il lui fallait accroĂźtre son potentiel en Ă©largissant son bassin dâapprovisionnement. Il sâest implantĂ© dans les rĂ©gions citĂ©es en ayant parfois recours Ă des rabatteurs. Le rabatteur, qui connaĂźt bien le terrain et les Ă©leveurs de la rĂ©gion oĂč il accompagne le commerçant, permet Ă celui-ci une entrĂ©e dans les fermes oĂč il nâest pas connu. Par exemple, un ancien marchand lâa accompagnĂ© sur le secteur de Buxy, Joncy, en direction du ChĂąlonnais. Deux jours par semaine, il accompagnait Bernard Lorton ou son acheteur dans les Ă©levages de cette rĂ©gion, moyennant une rĂ©tribution Ă la commission par tĂȘte de bĂ©tail achetĂ©e. Un ancien des forges de Gueugnon, habitant Paray-le-Monial, lui a permis de sâimplanter sur Chalmoux et Grury. Câest Ă©galement un ancien marchand qui lâa introduit dans le secteur dâIssy-lâĂvĂȘque. NĂ©anmoins lâaction de ces rabatteurs a Ă©tĂ© limitĂ©e Ă des petits secteurs bien ciblĂ©s. Lorsquâil commençait Ă ĂȘtre connu sur le terrain et quâil avait gagnĂ© la confiance des Ă©leveurs, le nĂ©gociant a Ă©tendu son aire dâachat seul et progressivement Ă partir de ces points de dĂ©part. Les tournĂ©es sont ensuite rĂ©alisĂ©es soit par le commerçant, soit par ses acheteurs, au nombre de deux en 1993. Ă ce moment-lĂ , chacun tend nĂ©anmoins Ă travailler son propre secteur Bernard Lorton Ă lâouest, lâun de ses acheteurs Ă lâest et lâautre autre en direction de la montagne ». Cartes 10-12 DĂ©partement de la NiĂšvre - EntrĂ©es de bovins communes fournisseuses, toutes catĂ©gories confondues 1977 6 communes identifiĂ©es 1985 1 commune identifiĂ©e 1993 39 communes identifiĂ©es 40La NiĂšvre illustre parfaitement lâextension charolaise. En 1977, moins de 1 % des animaux sont achetĂ©s dans ce dĂ©partement, quatriĂšme fournisseur, ex ĂŠquo avec lâAllier. Six communes ont Ă©tĂ© recensĂ©es. Le nĂ©gociant nâeffectue pas de tournĂ©es dâachats dans ce dĂ©partement mais les bovins sont acquis sur les foires et marchĂ©s, principalement Ă Saint-Christophe-en-Brionnais SaĂŽne-et-Loire et Ă Moulin-Avermes Allier, ce qui explique la rĂ©partition trĂšs Ă©clatĂ©e des communes fournisseuses de bĂ©tail. En 1985, un seul bovin provient de la NiĂšvre, sixiĂšme dĂ©partement fournisseur. En 1993, plus de 6 % des animaux y sont achetĂ©s, 901 bovins. Il sâagit du second dĂ©partement fournisseur. 39 communes ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©es. Un bassin dâachat se dessine nettement au centre du dĂ©partement, de mĂȘme quâĂ lâextrĂ©mitĂ© sud-est en limite avec la SaĂŽne-et-Loire. Des tournĂ©es sont opĂ©rĂ©es en Nivernais par le commerçant ou ses deux acheteurs, deux jours par semaine. Un rabatteur a introduit le nĂ©gociant dans ce dĂ©partement. Il sâagit dâun Ă©leveur de Charbonnat SaĂŽne-et-Loire, qui souhaitait faire du commerce mais qui nâen a pas eu la possibilitĂ©. Deux jours par semaine il accompagnait Bernard Lorton ou lâun de ses acheteurs dans les fermes. Le rabatteur connaissait bien le terrain pour y avoir accompagnĂ© dâautres commerçants auparavant. De plus, Bernard Lorton frĂ©quente assidĂ»ment le marchĂ© au cadran de Moulins-Engilbert 49. Cartes 13-15 DĂ©partement de lâAllier - EntrĂ©es de bovins communes fournisseuses 1993, toutes catĂ©gories confondues 1977 7 communes identifiĂ©es 1985 10 communes identifiĂ©es 1993 19 communes identifiĂ©es 41LâAllier, dans une moindre mesure, est aussi concernĂ©e par lâextension charolaise. En 1977, comme en 1985, moins de 1 % des animaux proviennent de cette contrĂ©e, respectivement 10 et 23 bovins. Câest le quatriĂšme dĂ©partement fournisseur. Sept et dix communes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es. Le nĂ©gociant nâeffectue pas de tournĂ©es dâachats dans lâAllier. Les bovins sont acquis sur les foires et marchĂ©s, principalement Ă Saint-Christophe-en-Brionnais et Ă Moulin-Avermes. En 1993, 4 % des animaux, soit 515 bovins, sont achetĂ©s dans ce quatriĂšme dĂ©partement fournisseur. 19 communes sont recensĂ©es. Les achats sont principalement rĂ©alisĂ©s sur les marchĂ©s Ă des Ă©leveurs de lâAllier, pour environ 80 % ce qui, une fois encore, explique la prĂ©sence de communes Ă©parpillĂ©es sur le territoire. Des tournĂ©es sont effectuĂ©es par les deux acheteurs le long de la frontiĂšre avec la SaĂŽne-et-Loire. Bernard Lorton nây a jamais fait les fermes car il nâaime pas ce secteur » 50. 42Les premiers rĂ©sultats de notre enquĂȘte mettent ainsi en lumiĂšre la crĂ©ation dâune aire dâachat, dans les dĂ©cennies 1980-1990, pour rĂ©pondre Ă la demande. Le commerçant a su sâadapter, en dĂ©veloppant son activitĂ© et en Ă©tendant sa zone dâaction afin de se placer sur des marchĂ©s porteurs », tels que celui du broutard puis plus tard celui du taurillon. Le Charolais fourni les jeunes bovins que le nĂ©gociant ne trouvait pas dans son bassin dâapprovisionnement initial. Il lui fallait trouver la marchandise nĂ©cessaire, puis la valoriser. La valorisation des animaux Un passage dâanimaux rapide et rĂ©munĂ©rateur 43La durĂ©e du sĂ©jour de la marchandise chez les nĂ©gociants est courte. Câest lâune des principales caractĂ©ristiques qui les distinguent des emboucheurs 51. Le tableau suivant prĂ©sente le temps moyen au cours duquel les animaux restent chez le commerçant, par catĂ©gories. Tableau 2 Temps de prĂ©sence des bovins chez Bernard Lorton, 1977, 1985 et 1993 en jours CatĂ©gories 1977 1985 1993 bĆufs - 36 - broutards 5 5 2 chĂątrons 23 8 - culards - - 15 gĂ©nisses 13 15 10 mulots 62 - 92 mulotes 147 49 - taureaux 8 5 30 taurillons - 12 2 vaches 24 27 37 veaux 3 3 6 total 6 8 4 44Les animaux demeurent en moyenne six jours chez le nĂ©gociant en 1977, huit en 1985 et seulement quatre en 1993. Ce temps varie selon les catĂ©gories. Les catĂ©gories importantes en nombre, veaux, broutards, taurillons restent trĂšs peu de temps. Bernard Lorton achĂšte ces bĂȘtes en Ă©tant assurĂ© dâavoir un dĂ©bouchĂ© immĂ©diat. Câest un travail suivi, qui se fait en confiance avec des dĂ©bouchĂ©s rĂ©guliers qui reviennent chaque semaine. Les bovins sont ramassĂ©s, dans les exploitations, par les chauffeurs au dernier moment pour ĂȘtre conduits chez les exportateurs ou les engraisseurs. Sur la pĂ©riode, le temps de prĂ©sence est en baisse importante pour les broutards et les taurillons. Les animaux doivent rester trĂšs peu de temps dans le centre dâallotement du commerçant de façon Ă perdre le moins de poids possible. Ce critĂšre est dĂ©terminant lorsque la vente des animaux se fait au poids, ce qui devient de plus en plus la rĂšgle, durant la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e. Il sâagit Ă©galement de rĂ©duire au minimum les frais qui peuvent rĂ©sulter de lâhĂ©bergement des animaux nourriture, eau, paille, nĂ©cessitĂ© dâavoir de la main dâĆuvre pour les soigner⊠Pour les autres catĂ©gories, moins importantes en nombre, la pĂ©riode passĂ©e chez le nĂ©gociant est plus longue. Les vaches bĂ©nĂ©ficient dâun temps de prĂ©sence dâenviron un mois. Elles sont mises au prĂ© pour ĂȘtre retapĂ©es » avant leur dĂ©part. Les catĂ©gories rares, mulots, mulotes, restent un certain temps dans les herbages du marchand oĂč il les fait grossir avant de les revendre. Valoriser les animaux 45La principale fonction du nĂ©gociant est lâĂ©change. Il est un intermĂ©diaire dĂ©pendant des Ă©leveurs et des acheteurs, mais il peut aussi ĂȘtre un intermĂ©diaire obligĂ©, donc maĂźtre du marchĂ©. Son revenu dĂ©pend du prix dâachat, du prix de vente et du nombre dâanimaux Ă©changĂ©s. Câest un connaisseur de bĂȘtes, capable de juger la qualitĂ© des animaux. Cette aptitude Ă apprĂ©cier les caractĂ©ristiques physiques de lâanimal et sa valeur est primordiale. Il doit lâĂ©valuer et lui donner la destination la plus appropriĂ©e 52. Lâestimation de lâanimal est prĂ©sentĂ©e comme un don. Lâenfant dâune famille de nĂ©gociants dispose dâun avantage certain sur celui dâune famille dâĂ©leveur 53. Il est au courant des prix et des tendances, il possĂšde une capacitĂ© dâanticipation 54. Il doit trouver pour chaque animal la place sur laquelle il sera le mieux valorisĂ© 55. La connaissance du marchĂ©, avec les relations quâelle implique, limite sĂ©rieusement les possibilitĂ©s de promotion interne. Beaucoup dâagriculteurs, forts de leur aptitude Ă estimer les bĂȘtes, ont Ă©chouĂ© parce quâils nâont pas su trouver les meilleurs dĂ©bouchĂ©s 56. Bernard Lorton semble ici illustrer le contraire. Sa capacitĂ©, comme celle des nĂ©gociants de la rĂ©gion Ă trouver des Ă©coulements rĂ©munĂ©rateurs au-delĂ des limites locales a contribuĂ© puissamment Ă lâextension du systĂšme dâĂ©levage traditionnel 57. Ils ont Ă©tĂ© des acteurs essentiels du dĂ©veloppement agricole local par leur rĂŽle de rassembleurs de bĂ©tail, indispensables Ă lâapprovisionnement des structures dâengraissement ou dâabattage, françaises ou Ă©trangĂšres. En collectant dans les fermes des animaux dispersĂ©s, en les regroupant en lots homogĂšnes, ils se sont peu Ă peu imposĂ©s comme des interlocuteurs essentiels face Ă des clients de plus en plus importants et exigeants. 46Le tableau suivant prĂ©sente les marges brutes par catĂ©gorie. La marge moyenne, toutes catĂ©gories confondues, a augmentĂ© de 64 % entre 1977 et 1985, puis elle a diminuĂ© de 24 % jusquâen 1993. Les marges de 1977 et 1985 sont confortables pour lâĂ©poque 58. Le commerce du bĂ©tail est Ă ce moment une activitĂ© rĂ©munĂ©ratrice. Des volumes restreints permettent encore aux nĂ©gociants de bien gagner leur vie. Mais dĂ©jĂ les premiers signes dâune mutation de fond se font sentir. Certains, tel Bernard Lorton, anticipent les Ă©volutions futures en accroissant les volumes traitĂ©s. Les restructurations et la concentration au sein des entreprises dâengraissement et dâabattage laissent entrevoir une sĂ©lection de leurs interlocuteurs qui devront, Ă lâavenir, ĂȘtre capables de les approvisionner en quantitĂ©s suffisantes et rĂ©guliĂšres et en qualitĂ© homogĂšne. La nĂ©cessitĂ© de sâadapter pour rĂ©sister est indispensable. La marge de 1993 aurait Ă©tĂ© moins confortable si le nombre de bovins Ă©changĂ©s nâavait pas Ă©tĂ© si important. Elle correspond Ă la nouvelle logique Ă©conomique qui sâest imposĂ©e peu Ă peu dans le nĂ©goce des bovins depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990. Le nombre de bĂȘtes doit ĂȘtre important, ce qui avec une marge moindre mais constante, permet de couvrir les frais de fonctionnement du commerce et de dĂ©gager un bĂ©nĂ©fice. Câest la fin du maquignonnage » 59. Le nouveau » commerçant ne recherche plus les bons coups », câest-Ă -dire lâoccasion de rĂ©aliser un gain Ă©norme sur une bĂȘte par-ci par-lĂ . Il dispose dâune marge, gĂ©nĂ©ralement comprise entre 200 et 300 francs par tĂȘte, quâil doit rĂ©aliser pour faire face Ă ses dĂ©penses. Lâexemple des taurillons illustre parfaitement ce phĂ©nomĂšne. En 1985, une cinquantaine ont Ă©tĂ© commercialisĂ©s avec une marge moyenne importante de 510 francs. En 1993, câest la quantitĂ© qui prĂ©vaut. 4 619 taurillons passent chez le commerçant, mais le gain moyen nâest que de 106 francs. Tableau 3 Marges par catĂ©gorie de bĂ©tail en 1977, 1985 et 1993 en francs CatĂ©gories 1977 1985 1993 bĆufs - 982 419 broutards 200 256 185 chĂątrons 158 1151 - culards - - -800 gĂ©nisses 358 526 499 mulots 310 - 400 mulotes 1580 1500 -250 taureaux 283 521 486 taurillons - 510 106 vaches 258 776 458 veaux 176 175 313 total 204 334 254 47Les opĂ©rations commerciales ne se soldent pas toujours dâune maniĂšre positive. Les pertes dâargent, entre lâachat et la vente, ne sont pas rares, elles sont mĂȘme en forte augmentation sur la pĂ©riode. Elles reprĂ©sentent environ 8 % des transactions en 1977, 26 % en 1985 et 28 % en 1993, soit prĂšs du tiers ! Les bonnes bĂȘtes », bĆufs, chĂątrons, mulots ou mulotes, dĂ©gagent souvent des bĂ©nĂ©fices importants. Cependant, ces animaux sont peu nombreux au sein de lâeffectif total. De plus il faut prendre en compte, pour ceux-ci, le temps de stockage et les charges quâil entraĂźne. Les catĂ©gories dominantes, veaux, broutards et taurillons procurent les marges les plus faibles, câest le nombre qui fait la rentabilitĂ©. Les veaux, en devenant une catĂ©gorie minoritaire, voient leur marge augmenter. Cela sâexplique sans doute par le fait que les sujets de race charolaise, dont la valeur est supĂ©rieure aux laitiers, augmentent au niveau de lâeffectif. Les taureaux 60 dĂ©gagent des profits non nĂ©gligeables tout comme les vaches, mĂȘme si pour ces derniĂšres la marge moyenne aprĂšs avoir Ă©tĂ© multipliĂ©e par trois entre 1977 et 1985, est en recul en 1993. Enfin, les gĂ©nisses, dont le nombre ne cesse de croĂźtre, passant de 65 en 1977 Ă 2 106 en 1993, procurent un revenu notable, en trĂšs forte hausse entre 1977 et 1985 il a Ă©tĂ© multipliĂ© par deux, qui se maintient Ă un niveau Ă©levĂ© en 1993. Le commerçant dispose vraisemblablement de dĂ©bouchĂ©s qui lui permettent de bien valoriser ces animaux. Finalement, il nâest pas aisĂ© de tirer des conclusions pertinentes quant aux marges rĂ©alisĂ©es relativement aux diffĂ©rentes catĂ©gories de bĂ©tail. En effet, les gains sont trĂšs alĂ©atoires et dĂ©pendent, comme toute activitĂ© commerciale, de paramĂštres que nous ne mesurons pas, tels que la fluctuation des cours, lâimportance de la demande, lâapparition ou la disparition de marchĂ©s⊠Les dĂ©bouchĂ©s 48Cartes 16-18 Sorties de bovins dĂ©partements clients, toutes catĂ©gories confondues 1977 38 dĂ©partements identifiĂ©s 1985 32 dĂ©partements identifiĂ©s 1993 37 dĂ©partements identifiĂ©s 49153 clients sont recensĂ©s en 1977, 204 en 1985 et 219 en 1993. En 1977, la Loire arrive en tĂȘte des dĂ©partements. Le principal client de Bernard Lorton, basĂ© Ă Sury-le-Comtal, est un exportateur spĂ©cialisĂ© dans les petits veaux quâil envoie en Italie. Il reçoit 40 % du total des animaux. La SaĂŽne-et-Loire vient ensuite, avec 22 % des ventes et 326 animaux, rĂ©partis entre une cinquantaine dâacheteurs, dont le plus important, un engraisseur dâOyĂ©, au cĆur du Brionnais, acquiert 98 bovins quatriĂšme client. Le cinquiĂšme est un nĂ©gociant de Saint-Laurent-en-Brionnais qui rachĂšte 52 bĂȘtes. LâAin est le troisiĂšme dĂ©partement client avec 18 % des bĂȘtes, soient 271 animaux. Le second dĂ©bouchĂ© du commerçant se trouve Ă VĂ©sines, le troisiĂšme Ă Replonges, ils achĂštent respectivement 147 et 104 animaux, soit environ 10 % et 7 %. Tous deux sont Ă©galement des exportateurs de veaux. 35 autres dĂ©partements clients apparaissent, ils reçoivent trĂšs peu de bĂ©tail. 50En 1985, la Loire reste le principal dĂ©bouchĂ©, 44 % des animaux sont expĂ©diĂ©s dans ce dĂ©partement, soit 2 119 tĂȘtes, dont 1 930 40 % Ă lâexportateur de Sury-le-Comtal, qui demeure le plus gros client. Viennent ensuite lâAin, 22 %, 1 081 animaux. Le second dĂ©bouchĂ©, exportateur de petits veaux dĂ©jĂ prĂ©sent en 1977, achĂšte 953 bovins, soit prĂšs de 20 %. La SaĂŽne-et-Loire accueille 10 % de lâeffectif, soit 508 animaux. Les autres animaux partent dans 29 autres dĂ©partements. Le troisiĂšme client de Bernard Lorton est une coopĂ©rative situĂ©e Ă Reims Marne. Elle achĂšte 310 animaux, 7 % du total, principalement des jeunes bovins replacĂ©s chez ses adhĂ©rents. Le cinquiĂšme dĂ©bouchĂ© est un commerçant des Deux-SĂšvres qui reçoit 202 bovins, 6 %. Le sixiĂšme est un abattoir de Roanne Loire, oĂč sont expĂ©diĂ©s 132 bovins, soit Ă peine 3 %. Les 200 autres clients se partagent 1 346 tĂȘtes en petites quantitĂ©s. 51En 1993, le RhĂŽne est le principal dĂ©bouchĂ©, avec 6 417 tĂȘtes, soit 44 %. Le plus gros client de Bernard Lorton se trouve Ă Lentilly, il sâagit de lâune des plus importantes sociĂ©tĂ©s exportatrices de bovins sur lâItalie, qui lui rachĂšte 6 258 bovins, soit 43 % de lâeffectif. La Marne est le second dĂ©partement client, par lâintermĂ©diaire dâun seul acheteur, une coopĂ©rative qui absorbe 3 598 bovins, 25 % du total, principalement des broutards mis Ă la repousse chez ses membres et des taurillons placĂ©s dans les ateliers dâengraissement de cette rĂ©gion. Viennent ensuite lâAin, avec 1 530 tĂȘtes, soit 11 %, dont 1 373 animaux sont acquis par un commerçant de Saint-Didier-sur-Chalaronne. La SaĂŽne-et-Loire ne reçoit que 6 % des bĂȘtes, 809 tĂȘtes ; la Loire, 4 %, 621 tĂȘtes, dont presque 3 %, 409 tĂȘtes, par lâintermĂ©diaire dâun commerçant du Coteau. Le cinquiĂšme client est une SICA de Besançon qui reprend 387 tĂȘtes, soit Ă peine 3 % du total. Le sixiĂšme client est le commerçant des Deux-SĂšvres, chez qui Bernard Lorton envoie 151 animaux, principalement des vaches qui sont revendues Ă des engraisseurs de cette rĂ©gion. 33 autres dĂ©partements clients sont identifiĂ©s, ils ne reçoivent chacun que des petits nombres de bestiaux. * * * Conclusion Sâadapter pour rĂ©sister 52Ainsi, lâĂ©tude micro-Ă©conomique des Ă©changes de bovins Ă travers les archives privĂ©es dâun nĂ©gociant apporte une connaissance au plus prĂšs du fonctionnement du commerce. LâĂ©tude du rĂ©seau des fournisseurs de bĂ©tail et de celui des clients permet de mettre au jour les circuits dâĂ©coulement du bĂ©tail. Un travail sur la longue durĂ©e permet dâapprĂ©hender le passage progressif du maquignonnage » Ă la professionnalisation. Lâapproche monographique du commerce, en termes quantitatifs effectifs des bovins dĂ©placĂ©s, temps de stock, marges, etc. prĂ©cise le mouvement du nĂ©goce et sa rentabilitĂ©, de mĂȘme que les modĂšles et les modalitĂ©s du dynamisme agricole 61. 53On assiste depuis le milieu des annĂ©es 1970 Ă une Ă©volution lente des exploitations et des systĂšmes de commercialisation. Le nĂ©goce traditionnel a dĂ» faire face Ă de profonds changements qui auraient pu le mettre en pĂ©ril. Il a pourtant su sâadapter, comme en tĂ©moignent les archives Ă©tudiĂ©es. Le premier de ces changements concerne le dĂ©veloppement du systĂšme coopĂ©ratif. Au dĂ©but de la pĂ©riode, en 1969, selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par le service Ă©conomique de la chambre dâagriculture sur la commercialisation des productions, lâorganisation commerciale nâest pas remise en cause et elle est jugĂ©e plutĂŽt favorablement 62. Les acteurs sont attachĂ©s Ă une logique Ă©conomique qui est celle de la concurrence sur un marchĂ© libre 63. Sur un Ă©chantillon de mille Ă©leveurs interrogĂ©s, seulement 30 % sont favorables au dĂ©veloppement de groupements de producteurs 64. Au sein du Charolais-Brionnais, oĂč lâindividualisme des exploitants est grand, ils vont mettre du temps Ă sâinstaller, dâautant plus que les mĂ©saventures de certaines structures de SaĂŽne-et-Loire ont pu contribuer Ă entretenir une crainte Ă leur Ă©gard. Pourtant, peu Ă peu, au cours des dĂ©cennies 1970-1990, les coopĂ©ratives vont Ă©merger, encouragĂ©es par les concentrations en fin de filiĂšre et certaines aides financiĂšres, liĂ©es Ă lâinstallation ou aux bĂątiments, accordĂ©es en prioritĂ© Ă leurs adhĂ©rents. Les Ă©leveurs qui jugeaient les marges des nĂ©gociants excessives se sont aussi tournĂ©s vers cette forme dâĂ©coulement de leurs animaux. NĂ©anmoins, la trĂšs faible part du marchĂ© prise par la coopĂ©ration sur le marchĂ© de la viande en SaĂŽne-et-Loire, 20 % au maximum si lâon prend en compte le gras et le maigre, devrait suffire Ă rappeler que le systĂšme charolais est un systĂšme social, dans tous les sens du terme, qui reste trĂšs cohĂ©rent et marquĂ© par un mode de commercialisation 65 le nĂ©goce privĂ©. 54Le second changement est liĂ© aux mutations des structures en fin de filiĂšre. Ă partir des annĂ©es 1970, face aux transformations en marche dans le circuit de la viande, dĂ©veloppement des centrales dâachat et des grandes surfaces, abattoirs industriels nĂ©cessitant un approvisionnement rĂ©gulier en quantitĂ© et homogĂšne en qualitĂ©, qui lâatteignent par lâaval, le nĂ©goce traditionnel tente de sâimposer en amont comme intermĂ©diaire indispensable afin de contrecarrer lâĂ©volution qui se dessine Ă ce stade. Les entreprises modernes de distribution sont peu nombreuses et puissantes. En face dâelles, la production est dispersĂ©e 66. Des fournisseurs importants sont seuls susceptibles de satisfaire les exigences de rĂ©gularitĂ© des approvisionnements 67. Lâabattoir comme la structure dâengraissement industrielle nĂ©cessitent de moins en moins de partenaires. Lorsque le nĂ©goce traditionnel a su sâadapter, il a pu conserver son rĂŽle de rassembleur dâanimaux et rĂ©unir les bestiaux de plusieurs agriculteurs, en sâintercalant entre eux et le maillon suivant de la filiĂšre 68. 55Un troisiĂšme changement tient au dĂ©veloppement de la production de jeunes bovins qui aurait pu avoir des consĂ©quences nĂ©gatives pour les commerçants. En effet leur privilĂšge en matiĂšre de connaissance des animaux et dâestimation sâattĂ©nue. La valeur de ces bestiaux est de plus en plus apprĂ©ciĂ©e dâune façon objective » et indiscutable, par le passage sur une bascule et le respect dâune grille de prix au kilogramme. La possibilitĂ© de spĂ©culer Ă la hausse devient impossible. En contrĂŽlant le marchĂ© du maigre, 78 % des ventes dâanimaux se font par leur intermĂ©diaire. Dans les annĂ©es 1980 69, les nĂ©gociants ont su sâimposer comme intermĂ©diaires indispensables afin de rĂ©pondre aux besoins des structures dâengraissement, françaises et principalement italiennes et espagnoles. Cependant, nombreux sont les nĂ©gociants qui travaillent sur du bĂ©tail maigre. Certains connaissent mal le commerce du bĂ©tail gras et ont peu dâimpact sur celui-ci, ils en auront dâautant moins que les acteurs opĂ©rant en fin de chaĂźne deviennent de plus en plus puissants et imposent leur loi Ă tous les stades de la filiĂšre. Le commerce du gras, Ă terme, met en cause lâexistence mĂȘme de la profession. Si le marchĂ© du maigre venait Ă dĂ©cliner, il mettrait en pĂ©ril de nombreux nĂ©gociants. 56Un quatriĂšme et dernier changement rĂ©sulte de la diminution du nombre de fermes. Depuis 1979, la SaĂŽne-et-Loire perd quelques 500 exploitations par an 70. Cette chute a une incidence directe sur lâeffectif des commerçants. Durant la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e, si lâon sâen rapporte aux Ă©tudes rĂ©alisĂ©es par les structures agricoles dĂ©partementales, on sâaperçoit que les nĂ©gociants en bestiaux sont en nombre important mais quâen moyenne ils ne traitent que peu dâanimaux, Ă quelques cas prĂšs 71. Bernard Lorton fait partie de ces derniers. Mais ils constituent une catĂ©gorie en dĂ©clin. Une forte densitĂ© de fermes nĂ©cessitait un rĂ©seau de commerçants suffisant pour couvrir le territoire. Au fur et Ă mesure de la disparition des fermes et de lâagrandissement de celles qui se maintiennent, lâeffectif des marchands se rĂ©duit. Beaucoup de petits commerçants se sont rĂ©orientĂ©s sur leurs activitĂ©s dâĂ©levage. Ceux qui poursuivent dans le nĂ©goce accroissent leur taille en se regroupant ou intĂšgrent des structures importantes. La crĂ©ation de lâUNEC Union des nĂ©gociants en charolais, en janvier 2003, par Bernard Lorton et trois associĂ©s sâinscrit dans ce mouvement de concentration au sein de la filiĂšre.
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Rencontre hebdomadaire entre Ă©leveurs et nĂ©gociants dans la halle oĂč la mezzanine offre un beau point de vue sur les transactions. A 10h la cloche retentit et les nĂ©gociants courent pour avoir les meilleurs veaux ! MarchĂ© forain et fermier dans le villageLe marchĂ© aux veaux naissants de S-Laurent-de-Chamousset est une rencontre hebdomadaire incontournable entre Ă©leveurs et nĂ©gociants. Il a lieu dans la halle, pour rĂ©pondre aux normes sanitaires. Une mezzanine a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e pour les visiteurs, offrant un point de vue imprenable sur le cĂ©rĂ©monial des transactions. Il faut ĂȘtre lĂ Ă 9h45, car Ă 10h, la cloche retentit, le portail s'ouvre, et les nĂ©gociants courent pour avoir les meilleurs veaux ! Il y a Ă©galement un marchĂ© forain et un marchĂ© fermier dans le centre du village.
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